Comment la vague de froid a-t-elle impacté les oiseaux de nos jardins ?

La semaine dernière, notre pays a enregistré des températures très basses, lors d’une vague de froid qui n’était plus arrivée depuis plusieurs années.

Hasard du calendrier, cette vague de froid avait lieu en même temps que le week-end de recensement des oiseaux, organisé régulièrement par Natagora. “La très forte vague de froid de la semaine passée a démarré juste à la fin de notre grand week-end de recensement. Une sacrée coïncidence qui nous offrait une opportunité unique d’étudier la façon dont les oiseaux de jardin réagissent à un tel phénomène“, commente Anne Weiserbs, ornithologue chez Natagora. Le week-end de recomptage, lui, avait lieu il y a quelques jours, à la fin de la vague de froid, donc.

Le nombre d’oiseaux observés a chuté pendant la vague de froid : nous sommes passés du record historique de 41 oiseaux par jardin à une moyenne plus classique de 38 individus. Par ailleurs, nous remarquons que certaines espèces se sont réfugiées dans les jardins, tandis que d’autres les ont fui“, explique l’ornithologue.

Les espèces dont le nombre a le plus augmenté sont les pinsons des arbres (+7%), les merles noirs, les grives litornes et les grives mauvis.Cela pourrait être la conséquence d’un mouvement de rétro-migration : les oiseaux rebroussent chemin vers le sud pour échapper à la vague de froid. Il se pourrait aussi que ces oiseaux friands de vers aient déserté les prairies gelées pour gagner les jardins où les ressources alimentaires sont plus accessibles“, indiquent les ornithologues de Natagora.

Moins de mésanges et de pics verts

A contrario, “les mésanges étaient moins fréquentes et moins nombreuses dans les jardins depuis le début de la vague de froid : un phénomène encore inexpliqué“, explique aussi Natagora, “Une des espèces qui a le plus disparu de notre échantillonnage de jardins depuis le début de la vague de froid est aussi le pic vert : cet oiseau n’a plus été observé que dans la moitié des jardins où il était signalé lors du premier recensement. Cette espèce est très sensible au gel et à l’enneigement puisqu’elle se nourrit beaucoup au sol. Elle s’est donc peut-être réfugiée temporairement dans les endroits moins gelés“.

 

ArBr – Photo : Olivier Colinet / Natagora