Code du bien-être animal renvoyé au Conseil d’Etat: Zakia Khattabi “dénonce la manoeuvre” du PS

“Si, pour que le Code du bien-être animal passe, et qu’on ait le soutien le plus large possible, il ne faut pas voter l’amendement sur l’interdiction d’abattage sans étourdissement, on ne le votera pas”, a déclaré la ministre du Climat Zakia Khattabi (Ecolo), dans Bonjour Bruxelles ce lundi matin.

Le gouvernement bruxellois aurait dû approuver en troisième lecture ce texte cher au ministre Clerfayt, qui faisait l’objet d’un consensus, avant de le transmettre au parlement. Mais la crainte d’un amendement interdisant l’abattage sans étourdissement a paralysé le processus. Le parlement bruxellois a donné son feu vert, vendredi matin, à l’ouverture des travaux en commission autour de la proposition d’ordonnance de l’opposition MR, N-VA, CD&V reprenant le projet de Code du Bien-Etre animal. Le texte sera cependant envoyé pour avis au Conseil d’Etat à la suite d’une demande déposée dans ce sens par 30 élus, et conformément au règlement de l’assemblée, Les chances de voir ce texte soumis au vote lors de la dernière séance plénière prévue le 3 mai prochain sont donc, au mieux, très faibles.

“Je regrette, et je dénonce la manœuvre”, dit ce lundi la tête de liste Ecolo à la Région bruxelloise. “Parce qu’aujourd’hui, le Code du bien-être animal en l’état, pouvait obtenir une majorité, presque l’unanimité, au Parlement. La manœuvre a pour seul impact, d’abord pour le PS de pouvoir faire une campagne purement électoraliste, mais surtout de bloquer quelque avancée que ce soit en matière de bien-être animal. Et je le regrette vraiment.”

“Aujourd’hui, tout est bloqué. Nous souhaitons voir la question du bien-être animal avancer à Bruxelles. Il y a une majorité. Il pouvait y avoir un accord pour que l’ensemble de la majorité se retrouve derrière un vote, c’était soutenir le code de bien-être animal. Le PS a voulu rajouter une pièce dans l’appareil pour pouvoir continuer à mener une campagne. Si aujourd’hui nous avons la garantie que sans l’article sur l’abattage, le Code avance, on votera le Code sans soutenir l’amendement. Si, pour que ce Code passe, pour qu’on ait une majorité qui puisse faire avancer ce Code,  ce sera sans doute sans l’abattage. Nous voulons un Code du bien-être animal, avançons dans ce sens-là.”

 

Lancement du CRAC

Le Centre d’analyse des risques climatiques et environnementaux (Climate Risk Assessment Center- CRAC) va être présenté aujourd’hui, a également annoncé la ministre fédérale. La création de cet organe  avait approuvé en octobre 2021, après les inondations qui ont frappé la Belgique en juillet de cette année là. “C’est un vrai travail d’analyse des risques. “Comme je l’ai dit quand j’ai pris mes fonctions, la politique climatique au doigt mouillé, c’est terminé”, explique Zakia Khattabi. “On se donne des feuilles de route, des objectifs clairs pour voir si on atteint les objectifs assignés. Mais par ailleurs, on ne peut pas subir et nous devons comprendre et anticiper. Gouverner, c’est prévoir. Et donc l’analyse de risque ici s’inscrit dans une stratégie plus globale, puisque le gouvernement Vivaldi a reconnu la question climatique comme un risque, un enjeu de sécurité nationale. On lance ce centre: c’est une manière aussi de remettre en haut de l’agenda politique la question climatique, tant elle est là aujourd’hui, transversale et nécessite effectivement que tout le monde s’en préoccupe.

“À ma grande surprise, il y a encore des climato-sceptiques en Belgique.  Pourtant c’est une question de santé publique. C’est une question de sécurité, mais c’est à mes yeux aussi la question sociale de ce siècle, parce que, aujourd’hui, elle vient se greffer sur des inégalités existantes.”

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22 avril 2024 - 10h14
Modifié le 22 avril 2024 - 16h41