Circé fête son année d’existence : “Les femmes ont besoin d’un endroit pour se reconstruire”

Ariane Dierickx est, depuis 2014, directrice générale de l’asbl L’Îlot, qui lutte depuis 60 ans contre le sans-abrisme à Bruxelles et en Wallonie.

Cela fait maintenant un an que Circé est ouvert dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Le premier centre de jour dédié aux femmes sans-abri a ouvert ses portes dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles voici six mois. Depuis septembre, Circé ne désemplit pas et accueille chaque jour entre 80 et 100 femmes, a indiqué Ariane Dierickx, directrice générale de l’asbl L’Îlot, qui a ouvert cette infrastructure. “C’est beaucoup et c’est peu lorsque l’on sait qu’elles sont 1 500 en situation de sans-abrisme en région bruxelloise.”

► Lire aussi | Six mois après son ouverture, le centre bruxellois pour femmes sans-abri ne désemplit pas

En revanche, ce centre n’est pas ouvert 24h/24. La raison est simplement pratique. “Il aurait été saturé directement”, assure-t-elle. “Les centres de jour permettent aux femmes qui ne trouvent pas de place en centre d’accueil de venir chez nous. Elles peuvent ainsi avoir accès à des besoins de première nécessité comme des douches ou des repas. Nous avons aussi un service social qui permet d’effectuer une remise en ordre administrative pour les femmes dans le besoin.”

Autre élément important du projet : il est conçu par des femmes et à destination des femmes. “90 % des personnes qui fréquentent des centres de jour sont des hommes”, reprend Ariane Dierickx. “On ne peut donc pas vraiment parler de mixité. Il faut savoir que toutes ces femmes dans ce secteur sont victimes de violences graves. Cela a été prouvé par une étude. Et une fois dans la rue, cette violence s’intensifie,  plus particulièrement les violences sexuelles. Ces femmes ont besoin d’un endroit non mixte pour se reconstruire et retrouver de la force.”

  • Une interview de Ariane Dierickx par Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles sur BX1.