“Cette crise énergétique met en péril la compétitivité de nos entreprises”, déplore la Febeliec

Les entreprises sont touchées de plein fouet par l’explosion des prix de l’électricité. Agoria et Febeliec réclament des mesures.

Le Codeco énergie se déroule à 15h ce mercredi. Febeliec, cette fédération qui représente les industries consommatrices d’électricité et de gaz, s’est exprimée à quelques heures du Codeco. Michaël Van Bossuyt, Policy advisor pour Febeliec, nous a expliqué sa position.

Concrètement, quelle est la situation actuelle ? “En gaz, on a dépassé le cap de 300 euros par mégawattheure et, pour l’électricité, on dépasse pendant certaines heures le cap des 800 euros par mégawattheure. En comparaison, le prix pour le gaz, en été, s’élève normalement à une vingtaine d’euros et pour l’électricité une cinquantaine d’euros”, explique Michaël Van Bossuyt de Febeliec. En conséquence, ajoute-t-il, “le niveau actuel explosif des prix mène vraiment à des problèmes de compétitivité pour l’industrie belge et européenne, vu que cette crise énergétique est une crise européenne en premier lieu. Le reste du monde ne fait pas face à ces prix. Le prix aux Etats-Unis du gaz est à un dixième du prix en Europe. Ça met vraiment en péril la position économique et compétitive de nos entreprises.”

Des pistes de solution

De son côté, Agoria, l’organisation patronale spécialisée dans l’industrie technologique, évoque des pistes de solution. “Il n’y a pas une solution facile. Mais on pense quand même que côté contrôle des prix des gaz, la première chose à faire c’est de parler avec la Norvège, car il s’agit de notre fournisseur principal de gaz”, explique Bart Steukers, CEO d’Agoria. En dehors de ça, ajoute-t-il, “il y a plusieurs mesures qu’on pourrait encore prendre. On pourrait regarder ce que l’Espagne et le Portugal ont fait pour mieux découpler le prix du gaz avec le prix de l’électricité.”

Pour le CEO d’Agoria, il y a quelque chose que “nos pays voisins ont tous fait mais pas la Belgique, c’est utiliser le cadre que l’Europe a fourni pour encadrer temporairement la crise. Cela permettrait à la Belgique de supporter ses entreprises qui souffrent le plus.” De plus, selon Bart Steukers, une autre piste de solution pourrait aussi se trouver au niveau européen, et ce afin de “voir comment on peut réduire les droits d’émission de CO2 parce qu’ils ont un impact immédiat dans le prix de l’électricité.”

■ Interviews réalisées par Camille Paillaud dans Le 12h30