“C’est une grève qui lance un message clair au gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles”, selon le secrétaire de la CSC Enseignement

La grève de mardi dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles est probablement “le début d’un combat qui va être long”, a estimé le secrétaire général de la CSC Enseignement, Roland Lahaye sur les ondes de la première. Il était l’invité de Bonjour Bruxelles.

Un appel à la grève a été lancé pour tous les enseignants ainsi que le personnel administratif et technique des écoles. “Il y a longtemps que je n’ai pas vu une telle mobilisation spontanée de la part des équipes et des écoles”, a affirmé le syndicaliste. Des écoles habituellement réfractaires à la grève sont pratiquement à l’arrêt, “parce que tous les profs se sentent concernés et prennent conscience de la casse qu’on annonce dans l’enseignement”. Luc Toussaint, président communautaire de la CGSP Enseignement a également évoqué sur LN24 une “mobilisation assez massive”. 

Les suites de la contestation dans les prochains mois dépendront de la réponse apportée par la ministre de l’Enseignement Valérie Glatigny (MR) et de la ministre-présidente Elisabeth Degryse (Les Engagés). “Vont-elles prendre en compte l’ampleur du mouvement qui est en train de se créer aujourd’hui?”, s’est interrogé Roland Lahaye.

► Revoir | Piquet de grève à l’Athénée Royal André Thomas à Forest, les cours seront perturbés

Une rencontre était prévue entre Valérie Glatigny et les syndicats mardi matin, comme c’est le cas à intervalle régulier, mais la CSC ne s’y rendra pas, préférant se tenir aux côtés des enseignants grévistes. Roland Lahaye n’est pas tendre avec le gouvernement Azur (MR-Engagés) et la ministre Glatigny. “La concertation dont elle parle n’est pas celle à laquelle on est habitué dans l’enseignement depuis des années. En six mois, elle s’est mis tout le monde à dos”, charge-t-il. La CSC Enseignement n’a, selon M. Lahaye, plus de liens avec les Engagés (l’ancien PSC). “Je propose à Elisabeth Degryse de prendre un dictionnaire et de retrouver la définition du mot social. Les Engagés jouent un jeu dangereux en prenant des mesures dont on n’imaginait pas qu’elles puissent un jour être dans leurs têtes.”

► Revoir le reportage | Grève des enseignants: les raisons de la grogne

Par l’action de mardi, les syndicats en front commun entendent dénoncer les économies que la nouvelle majorité MR-Engagés va, selon eux, imposer à l’enseignement. Ils voient d’un mauvais œil la fin de la staturisation des enseignants au profit de contrats à durée indéterminée (CDI); et craignent une réduction des moyens pour l’enseignement qualifiant. Le statut des enseignants garantit à chaque citoyen un accès équitable au service d’enseignement, a expliqué Luc Toussaint sur LN24. Avec le recours au CDI, il redoute une évolution du secteur vers des “écoles-entreprises” en concurrence les unes avec les autres. “Il y aura des écoles gagnantes et des écoles perdantes, et les enfants qui seront dans les écoles perdantes seront perdants aussi. Ça nous ne pouvons pas l’accepter: c’est antidémocratique.”

Belga

■ Interview de Roland Lahaye secrétaire général de la CSC Enseignement au micro de Fabrice Grosfilley 

Partager l'article

26 novembre 2024 - 09h33
Modifié le 26 novembre 2024 - 14h22