“C’est un gang, il y a 20 noirs et rebeux” : des étudiants de l’Ephec suspendus pour des propos racistes
Les propos ont été écrits dans une conversation Whatsapp par des étudiants du campus de Louvain-la-Neuve à l’encontre de leurs camarades de Woluwe-Saint-Lambert.
Lors d’un cours de marketing, des étudiants de l’Ephec issus des campus de Louvain-la-Neuve et de Woluwe-Saint-Lambert ont été amenés à travailler ensemble. La défense de ce travail, qui avait lieu le 12 mai dernier, s’est déroulée correctement. Mais par la suite, des propos à caractère raciste ont été échangés dans un groupe Whatsapp créé par les étudiants de Louvain-la-Neuve, comme le rapporte la RTBF ce mercredi.
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Ces propos émis à l’encontre d’étudiants d’origine arabe ou noir pullulent la conversation : “C’est un gang, y a 20 noirs et rebeux“, “On est au zoo ici“, “Ça fait pas cher le safari“, “À chaque fois qu’un groupe de Woluwe avait fini, y avait un groupe de macaques qui gueulaient houga houga, c’était l’enfer“.
Waouh https://t.co/mBMjlW3jXf pic.twitter.com/ivA9lEFyvi
— The Real Deal (@Legaacy_Jr) May 17, 2022
11 étudiants concernés
Contactée par notre rédaction, Emmanuelle Havrenne, directrice-présidente de l’EPHEC explique : “Nous en avons pris connaissance puis réagi à l’interne en prenant une suspension à caractère conservatoire à l’encontre de trois étudiants qui ont émis ces propos et de huit autres qui ont liké . On parle d’une dizaine d’étudiants sur plus de 6.000 que compte l’Ephec“.
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“La procédure disciplinaire aura lieu dans les prochains jours. Elle est organisée par notre service juridique et basée sur le règlement général des études. Il s’agit d’une procédure contradictoire, c’est-à-dire que l’ensemble des partis seront interrogés. Elle concerne un petit nombre d’étudiants, en l’occurrence ceux qui se trouvaient dans l’auditoire au moment de la présentation du travail“.
Quant à savoir ce que risquent les étudiants, Madame Havrenne répond : “Il ne m’appartient pas aujourd’hui de parler d’une procédure disciplinaire qui est en cours“.
L’Ephec réagit sur les réseaux sociaux
Sur Twitter, l’EPHEC a réagi en répondant à plusieurs personnes qui s’étaient indignées contre ces propos : “La direction de l’EPHEC a pris cela très au sérieux et condamne ces propos intolérables, en contradiction totale avec ses valeurs. Les auteurs (et ceux qui ont liké les échanges) ont été immédiatement suspendus à titre conservatoire et un conseil de discipline se tiendra très prochainement“.
Via ce tweet, l’Ephec espère éviter tout type de violence à l’égard des auteurs des propos , alors que plusieurs abonnés ont exprimé leur mécontentement.
Bonjour @StanYongo, la direction de l’EPHEC a pris cela très au sérieux et condamne ces propos intolérables, en contradiction totale avec ses valeurs. Les auteurs (et ceux qui ont liké les échanges) ont été immédiatement suspendus à titre conservatoire
— EPHEC (@EphecHE) May 17, 2022
La direction de la Haute-École soutient “que les étudiants n’ont pas envie qu’il y ait stigmatisation par rapport à des comportements qu’eux n’ont pas. Il y a une grande sensibilité de la communauté pour éviter des assimilations actives sans fondement. Il s’agit d’un fait d’un petit groupe.Il faut relativiser par rapport à la taille de l’Ephec. On fonctionne vraiment sur base de valeurs communiquées aux étudiants et qui doivent nous permettre d’avoir les comportements adéquats. Ces valeurs sont portées par la majorité des étudiants. On est vraiment heurtés dans nos valeurs“, conclut Emmanuelle Havrenne.
Y. Mo. – Photo : google Street View