“C’est ridicule de nous empêcher de travailler” : les terrasses doivent-elles fermer trop tôt à Bruxelles?

Depuis 2019, une mesure impose la fermeture des terrasses à 00h30 à Ixelles. Les gérants d’établissements horeca du Châtelain dénoncent une réglementation inadaptée à la réalité locale, qu’ils jugent néfaste pour leur activité. À l’inverse, des bars d’autres quartiers festifs d’Ixelles saluent un cadre clair qui permet de préserver la tranquillité des riverains.
Quartier incontournable de la capitale pour sa vie nocturne et ses nombreuses terrasses, plusieurs gérants de bars jugent ce jeudi dans la DH la mesure inadaptée aux réalités du quartier du Châtelain. “Ils ont fait une belle place, ils ont mis les moyens pour au final casser cette dynamique?”, nous confirme un gérant du Pam Pam. Même constat du côté du Supra Bailly où on regrette le décret adopté en 2019. “C’est complètement ridicule de nous empêcher de travailler. Avant 2019, personne ne vérifiait, on gardait la terrasse ouverte jusqu’à 5 heures du matin et on n’avait jamais eu de problème”, se souvient le gérant.
Tous deux déplorent la multiplication des rappels à l’ordre policier depuis janvier. “On a déjà eu la visite de la police plusieurs fois. Ils nous demandent qu’à 00h30 notre terrasse soit fermée, rangée, pliée, et qu’il n’y ait plus personne sur la terrasse”, explique le gérant du Pam Pam. “Depuis janvier, on a eu plusieurs fois la police qui passe pour nous obliger à fermer, on enregistre une perte qui est abusée”, rajoute le gérant du Supra Bailly.
Les positions de gérants de bar en vidéo:
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Les commerçants du quartier plaident pour une fermeture dans l’idéal autour de 2h du matin pour limiter les pertes, qui s’élèvent à 1 500 euros par soir pour le Supra Bailly, soit 200 000 euros par an, selon le gérant. Celui-ci pointe également une autre problématique à laquelle il est confronté : l’interdiction de boire de l’alcool après 22h sur la place du Châtelain. “Toute cette clientèle vient sur notre terrasse avec leur cannette, il faut les fliquer. Ils attendent qu’on ferme la terrasse, et ils vont se poser sur le banc.”
“Il faut vivre en communauté”
Cette demande ne fait pas l’unanimité dans la commune. Direction Flagey et le cimetière d’Ixelles, deux autres lieux de la vie nocturne ixelloise. Pour le café Bastoche, avoir une réglementation, ça permet aux voisins d’avoir un certain confort. “Ils savent à quel moment le bruit va s’arrêter. Il faut vivre en communauté avec tout le monde, et surtout avec les habitants du quartier”, affirme le gérant. Même avis pour la gérante de l’Amère à Boire à Flagey. Si elle comprend les gérants qui se plaignent, elle qualifie l’horaire de “bon entre deux”, sauf le week-end. “C’est un peu tôt en été, les gens veulent être dehors, et en général ma terrasse est encore pleine à 00h30“, précise-t-elle.
Du côté de Saint-Gilles, autre commune à la vie nocturne bien présente, la réglementation est légèrement différente. En semaine, les terrasses doivent être rangées à minuit, et à 1h du matin pendant le week-end et les jours fériés. Une heure jugée plus que correcte pour le gérant de la brasserie de l’Union. “On vit avec les gens qui habitent ici. Il faut aussi les respecter”, explique-t-il.
E.D