Ce mercredi 02 août marque le “Jour du dépassement” au niveau mondial
Ce mercredi 2 août, l’humanité aura consommé toutes les ressources que la Terre est capable de produire en un an, marquant le “Jour du dépassement”. Pour pouvoir continuer à consommer à ce rythme, les capacités de 1,7 planète seraient nécessaires, estime mardi le Fonds mondial pour la nature (WWF-Belgique).
“Un tel dépassement des limites planétaires n’est possible que pour une durée limitée“, souligne Koen Stuyck, responsable de la politique climatique et de l’empreinte écologique du WWF. Cette cadence de consommation n’est en effet pas sans conséquence et impacte gravement les écosystèmes, qui se dégradent, voire s’effondrent, en raison de leur surexploitation. Parmi ces répercussions: pénuries d’eau, inondations, feux de forêt, érosion des sols, déforestation ou encore extinction d’espèces.
En parallèle à l’épuisement des ressources naturelles, la combustion des énergies fossiles et la pollution qu’elle génère, au travers du rejet du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, contribuent également à la précocité du Jour du dépassement, la planète n’étant plus capable de les absorber correctement. Preuve tangible de l’impact de ce dépassement des limites planétaires, intempéries et incendies font rage aux quatre coins du globe depuis le début de l’été.
En Belgique, le Jour du dépassement a eu lieu le 26 mars cette année. Cela signifie que si le monde entier consommait de la même façon que les Belges, 4,1 planètes seraient nécessaires pour satisfaire ses besoins. Seuls le Qatar, le Luxembourg, le Canada, les États-Unis, les Émirats arabes unis et l’Australie ont enregistré de plus mauvais résultats en 2023.
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La Belgique, mauvaise élève
La principale raison du mauvais classement de la Belgique ? Sa faible biocapacité, soit sa difficulté à reconstituer ses ressources naturelles tout en absorbant les déchets qui découlent de sa consommation. Cette biocapacité se calcule en hectares globaux, correspondant à la surface biologiquement productive d’un territoire. En Belgique, elle atteint 0,8 hectare par habitant, ce qui ne représente que la moitié de la biocapacité moyenne mondiale, qui s’élève à 1,6 hectare par personne.
De plus, avec une empreinte de 6,5 hectares par habitant, la Belgique dépasse largement la moyenne mondiale, et outrepasse de 8,5 fois sa propre biocapacité.
Faible aspect positif, ces tendances se sont stabilisées au cours des cinq dernières années. Il est toutefois difficile de déterminer si cette stabilisation est due à un ralentissement de l’économie, notamment causé par la pandémie, ou à des efforts conscients pour décarboner la consommation mondiale.
Des solutions possibles
“Pour atteindre l’objectif de réduction globale des émissions de carbone des Nations unies, soit une diminution de 43% d’ici 2030 par rapport à 2010, il serait nécessaire d’avancer le Jour du dépassement de 19 jours chaque année au cours des sept prochaines années“, pointe Koen Stuyck.
Des solutions relativement simples existent pour repousser le Jour du dépassement. Augmenter la part des sources d’électricité à faible teneur en carbone de 39% à 75% au niveau mondial permettrait ainsi de repousser son échéance de 26 jours. Réduire de moitié le gaspillage alimentaire allouerait 13 jours de plus. L’utilisation de techniques de permaculture permettrait, quant à elle, de gagner deux jours supplémentaires.
■ Explications de Camille Tang Quynh dans le 12h30
Belga – Photo : Belga / Julia Free