Catherine Moureaux revient sur les raisons de son absence : “On a largement dévié de la technique politique à Molenbeek”

Absente de son poste de bourgmestre de Molenbeek pendant deux mois pour raisons médicales, Catherine Moureaux (PS) est de retour. Celle-ci est revenue sur les raisons de cette “pause nécessaire”, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles.

J’ai été absente parce que la période qui a précédé les congés était extrêmement tendue, avec ce qui s’assimile pour moi à du harcèlement sur ma personne. On a largement dévié de la technique politique et des sujets politiques à Molenbeek“, déplore-t-elle. Une situation initiée selon elle par une “opposition très violente”.  “Dans ces conditions, j’ai souhaité prendre un peu de distance et mon médecin me l’a conseillé.”

La situation politique tendue à Molenbeek est montée en puissance en octobre dernier suite à une altercation entre la bourgmestre et l’échevin Abdellah Achaoui, qui l’accuse de l’avoir physiquement bousculé. “Nous avons eu un différend sur un dossier concernant le retour d’un travailleur dans un service où je lui rappelle la nécessité de suivre l’administration dans ce dossier”, raconte la bourgmestre. “Ceci est apparemment très compliqué pour l’échevin. Je lui demande qu’il sorte, il ne sort pas. Après plusieurs rappels et explications, je me suis levée pour lui demander de sortir, j’ai ouvert la porte de la main gauche et je l’ai touché de la main droite. Personne qui est là ne considère que cela fait l’objet d’une agression violente, lui oui.

Suite à cela, une plainte a été déposée par la bourgmestre puis par l’échevin auprès de la commission de vigilance du PS. Ils ont tous les deux été entendus. Il y a maintenant une mission de médiation qui a été nommée avec Karine Lalieux et Rudi Vervoort. Selon le journal Le Soir, cette commission de vigilance a aussi proposé un rappel à l’ordre pour la bourgmestre et la suspension d’un an pour l’échevin, une sanction suspendue en attendant le résultat de la médiation. “J’accepterais cette sanction“, déclare la bourgmestre. “Si la commission de vigilance a décidé cela, cela me semblerait tout à fait adéquat, mais je pense qu’il faut voir plus large : dramatiser cet incident est une technique de certains pour me déstabiliser. Il y a quelques brebis galeuses au PS qui cherchent à m’abattre. Moi, je défends un Parti socialiste universaliste. 

Aujourd’hui, celle qui se présentera aux élections communales d’octobre et est “disponible” pour les élections régionales et fédérales de juin se dit prête à rediriger la commune. “Je me suis recentrée sur l’essentiel, ce pourquoi j’ai décidé de prendre cette mission, c’est-à-dire servir les gens.”

Soutien affiché à Rachid Madrane

Lors de cette interview, la bourgmestre a également appelé à ne pas se passer de Rachid Madrane dans la confection des listes pour les élections 2024. L’actuel président du Parlement bruxellois avait annoncé mi-décembre qu’il ne figurerait pas sur la liste de son parti en raison de la voie empruntée pour la désignation. “Rachid Madrane est quelqu’un dont on peut difficilement se passer sur nos listes à cette échéance électorale. Je compte sur la direction actuelle de la fédération pour pouvoir réparer les dégâts qui ont été commis de ce côté-là. Je comprends qu’il ait été blessé. C’est un homme de valeur qui partage ma vision du socialisme. (…) Il est grand temps de remettre la démocratie interne sur les rails.

■ Une interview de la bourgmestre de Molenbeek Catherine Moureaux au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles

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11 janvier 2024 - 09h15
Modifié le 11 janvier 2024 - 16h45