Caballero et Jean-Jass embarassent le CSA français avec leur émission High et Fines Herbes

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)  français s’est auto-saisit après la diffusion de l’émission High et Fines Herbes animée par le duo composé des MC Bruxellois et Carolo, Caballero et Jean-Jass. En Belgique, le CSA est chargé de la régulation de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique (FWB), il n’estime pas opportun d’effectuer une démarche supplémentaire de son côté. 

«ATTENTION. Ne mets pas de marijuana dans tes poumons, tu risques de te faire tousser très fort. », c’est par ce message que commence le premier épisode de la saison 2 de High et Fines Herbes. Le ton de l’émission est donné. Pendant 30 minutes, les deux rappeurs accompagné de plusieurs invités ouvrent les portes de leur univers centré sur la consommation du cannabis. La première partie de l’épisode est consacrée à la consommation : présentation des différentes herbes consommées et jeux entre les rappeurs. Ensuite, la seconde partie est destinée à la cuisine…avec du THC (NDLR, le tétrahydrocannabinol est la principale molécule active du cannabis).

C’est la chaîne américaine Viceland qui diffuse l’émission en France et en Belgique en français et en néerlandais chez Proximus. Après la diffusion du premier épisode le 17 avril passé, le CSA français s’est auto-saisit. Dans un article du journal français Le Parisien, l’organe de la régulation du secteur des médias audiovisuels s’est expliqué : « Nous avons ouvert une instruction dans le but de saisir ensuite l’Ofcom (NDLR, l’équivalent britannique du CSA) avec un dossier solide ». En effet, la chaîne Viceland est soumise à la réglementation de l’Ofcom puisqu’elle émet au Royaume-Uni. La régulation britannique est plus souple, surtout en soirée concernant l’usage de drogue dans une émission de télévision.

Le CSA belge pas compétent

Côté belge, on estime qu’il n’est pas nécessaire d’en rajouter une couche,  « Nous travaillons en bonne intelligence avec le CSA français, nous estimons qu’il n’est pas opportun d’effectuer une démarche supplémentaire à celle du CSA français, explique Manon Letouche secrétaire d’instruction du CSA belge. En Belgique, il existe un cadre juridique qui permet de sanctionner les programmes étrangers « contraires aux lois », « mais dans ce cas-ci, ce n’est pas du ressort du CSA. Cela dépend de la législation en matière de cannabis au niveau fédéral. Nous sommes compétents pour l’audiovisuel en Fédération Wallonie-Bruxelles », ajoute Manon Letouche.  Cependant, le CSA a tout de même transmis une information au Parquet fédéral pour juger du respect ou non du droit fédéral sur la détention et l’utilisation de produits illicites.

Concernant Youtube, la plateforme sur laquelle était diffusé la première saison de High et Fines Herbes, le CSA belge est compétent si l’éditeur est belge, mais le Secrétariat d’instruction agit principalement sur base de plaintes. « Le CSA rencontre les youtubeurs belges les plus influents pour réfléchir à la façon d’appliquer les règles sur YouTube. La nouvelle directive Services de médias audiovisuels (SMA) (NDLR, une directive européenne qui vise à fournir un cadre pour les services de médias audiovisuels transfrontières afin de renforcer le marché intérieur de la production et de la distribution des programmes, et garantir des conditions de concurrence loyale) devrait aussi apporter certaines réponses en la matière », conclut Manon Letouche. .

Photo : vicebelgique

Alexis Gonzàlez

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27 avril 2018 - 19h00
Modifié le 27 avril 2018 - 20h16