Bruxelles réunira dans une structure unique la gestion des déchets et des eaux usées
Le gouvernement bruxellois a validé jeudi une réforme devant permettre à terme de réunir, dans une même structure publique, la gestion du traitement des déchets et des eaux usées. Il mise sur une économie de 5 millions d’euros par an à terme, en développant une filière locale de valorisation des biodéchets, a annoncé le ministre de l’Environnement, Alain Maron (Ecolo).
“Le secteur du traitement de l’eau et des déchets fait face à des enjeux considérables: respect des normes européennes plus strictes, modernisation des infrastructures vieillissantes, hausse des coûts énergétiques et de traitement… La gestion séparée du traitement des déchets par les filiales de l’Agence Bruxelles Propreté, d’une part, et des eaux usées par Hydria, de l’autre, génère des coûts qui pourraient être rationalisés… Les stations d’épuration bruxelloises, gérées par Hydria, comme les équipements de l’ABP, devront assurer d’importants investissements de remise à niveau dans les prochaines années“, a justifié M. Maron, dans un communiqué.
Par ailleurs, Bruxelles exporte aujourd’hui ses biodéchets vers des installations de traitement situées dans les autres régions. Cela pèse sur le budget régional et génère un transport polluant sur des centaines de kilomètres. Selon le ministre, dès 2028, une usine de biométhanisation sera construite à côté de la station d’épuration Nord. Cette installation produira de l’énergie verte, pour la station, grâce aux biodéchets bruxellois et aux boues. Elle engendrera une autonomie régionale pour la gestion de cette fraction de déchets.
Pour favoriser les synergies entre cette usine et la station, Hydria et le “Centre de Tri”, filiale de Bruxelles-Propreté, seront regroupés dès 2025 dans une structure unique, permettant de mutualiser les infrastructures industrielles et de renforcer les compétences.
D’après le ministre, l’opération sans impact budgétaire immédiat pour la Région, permet de réaliser des économies substantielles, sans suppression d’emplois en offrant de nouvelles perspectives de carrière. Toujours selon Alain Maron, cette réforme vise également à réduire le coût environnemental du traitement de ces déchets à travers ce qui constituera un pas de plus vers une économie plus circulaire des ressources: 40.000 tonnes de déchets organiques valorisés localement chaque année; réduction drastique des émissions de CO2 liées au transport; production d’énergie verte et de compost; traitement des boues des stations d’épuration à Bruxelles, et non plus à l’étranger. Enfin, cette intégration permet également de prévoir et coordonner les investissements à long terme pour la modernisation des stations d’épuration, l’incinérateur ou les unités de tri. Elle facilitera l’accès aux financements (BEI, banques), assurera une meilleure transparence des coûts et une tarification maîtrisée.
Belga