Bernard Clerfayt a introduit une note au comité de concertation : “Aider les CPAS à hauteur de 120 millions d’euros”
Le comité de concertation (Codeco) se réunit ce mercredi après-midi, et la réforme de la limitation des allocations de chômage s’invite au cœur des débats. Une discussion qui s’annonce tendue.
À Bruxelles, les autorités tirent la sonnette d’alarme et montent au front contre une réforme jugée injuste. Invité ce matin dans Bonjour Bruxelles, Bernard Clerfayt s’est montré plus nuancé. “Je ne suis pas contre cette réforme philosophique, mais certaines modalités ne sont pas possibles. Comme annoncé par la Cour des comptes, cela va permettre des économies, mais pas de mettre en place des conditions de retour à l’emploi.”
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Ce mercredi, le Codeco se réunit pour discuter, notamment, de cette réforme. Avec quels objectifs ? “Nous voulons un étalement de la mesure dans le temps”, commence le ministre bruxellois de l’Emploi. “Tout faire pour janvier, cela ne sera pas possible pour les autres organismes. De plus, nous ne voulons pas exclure les chercheurs d’emploi qui se forment. Les exclure alors qu’on se forme pour travailler dans un métier en pénurie est une mesure ridicule.”
Les communes ont besoin de 120 millions
La FGTB avait estimé que le nombre de personnes touchées était de l’ordre de 32 000 personnes. Bernard Clerfayt n’a pas réfuté cette idée. “Selon les derniers chiffres de l’ONEM, il y aurait 29 000 chercheurs exclus, soit 50 % des personnes indemnisées à Bruxelles. C’est énorme.” Selon lui, ces différents chercheurs vont tenter de se retourner vers les médecins pour obtenir des certificats, vivre avec la réserve familiale ou se tourner vers les CPAS.
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Ce dernier organisme s’attend à être particulièrement touché par cette mesure. Les communes alertent d’ailleurs depuis plusieurs semaines maintenant. Face à Fabrice Grosfilley, il a annoncé qu’il avait introduit une note pour tenter d’aider les CPAS avec Alain Maron. Elle sera débattue lors du Codeco. “On défend une indemnisation correcte pour les CPAS”, reprend-il. “Le revenu d’insertion est pris en charge par les communes. En plus de cela, il faut 28 % de personnel supplémentaire. Tout cela a un coût : 120 millions d’euros, rien qu’à Bruxelles.” L’Arizona annonce 400 millions pour le pays entier. “Ce n’est pas assez. On n’est pas les seuls à le dire. David Weytsman, le président du CPAS de la Ville de Bruxelles, qui est un libéral, estime aussi que le CPAS ne pourra pas faire face sans compensation supplémentaire.”
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- Une interview de Bernard Clerfayt par Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles sur BX1