Formation bruxelloise : Benjamin Dalle (CD&V), sans la N-VA ? “Nous n’avons jamais eu de veto ni d’exclusive”

Benjamin Dalle, député bruxellois, ancien ministre du gouvernement flamand et seul élu du CD&V au Parlement bruxellois est l’invité de 8h15 dans Bonjour Bruxelles.

Le blocage persiste dans la formation du gouvernement bruxellois, dernier exécutif du pays à ne pas encore avoir été formé, mais une nouvelle donnée pourrait changer les choses. Alors que l’on pensait la participation du CD&V à la majorité bruxelloise nécessairement conditionnée à la présence de la N-VA, il s’avère que ce n’est pas le cas.

Une information qui n’est pas neuve, selon Benjamin Dalle. “J’ai constaté les dernières semaines qu’il y a beaucoup de gens qui pensent savoir ce qu’il se passe dans la tête de Sammy Mahdi et de moi-même  (ndlr : le président du MR Georges-Louis Bouchez a notamment encore déclaré ce vendredi que le CD&V refuserait de monter dans une majorité sans la N-VA). (…) Dès le mois de juin, on a dit que c’était possible de monter dans la majorité si l’on rencontrait nos conditions, c’est-à-dire avoir un impact concret dans le gouvernement et un changement radical des politiques à Bruxelles. Nous n’avons jamais eu de veto sur aucun parti ni d’exclusive.”

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“Ce que fait le PS n’est pas raisonnable”

La montée du CD&V dans la majorité bruxelloise permettrait donc de se passer de la N-VA, et ainsi apporter une solution au veto du PS. Accusé de “danser au rythme du parti socialiste” par Frédéric De Gucht (Open VLD), Benjamin Dalle nie tout marchandage avec ce dernier. Il déplore d’ailleurs l’attitude des socialistes : “Nous respectons la majorité flamande, ce que fait le PS n’est pas raisonnable. D’un point de vue démocratique, ce serait logique d’entamer les négociations et de voir ce qu’il se passe autour de la table.”

Mais Benjamin Dalle insiste : pas question de monter au gouvernement sans pouvoir avoir un impact concret. “Si on rentre dans un gouvernement, il s’agit d’avoir un impact et de modifier les politiques du gouvernement actuel. (…) Les politiques en affaires du gouvernement Vervoort sont dramatiques.” Dans le viseur du parti chrétien-démocrate flamand : la gestion du budget et la coordination au niveau de la sécurité.

“Avoir un impact” signifie avoir une vraie place autour de la table du gouvernement, autrement dit un poste de ministre. “J’ai constaté que l’Open VLD est ouvert au fait de ne pas avoir poste ministériel et de plutôt occuper le poste de commissaire du gouvernement“, note Benjamin Dalle.

Pour rappel, le résultat des urnes côté flamand et le veto de plusieurs partis contre la Team Fouad Ahidar (3 sièges) entraîne la nécessité de participation de quatre partis à la majorité flamande pour trois postes ministériels, d’où la création d’un poste de commissaire du gouvernement.

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Une interview de Benjamin Dalle (CD&V) au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles