Belfius et Proximus scellent “un partenariat inédit”

Belfius et Proximus entendent lancer “une néo-banque super simple” dans le cadre de leur partenariat stratégique annoncé vendredi, ont fait savoir leux patrons respectifs Marc Raisière et Guillaume Boutin.

La banque, aux mains de l’Etat belge, et l’opérateur télécom, dont l’Etat est également actionnaire majoritaire, ont développé un partenariat “stratégique unique de grande ampleur”. Grâce à lui, les deux entités commercialiseront une offre “exclusive et digitalement intégrée” pour leurs clients à partir de l’année prochaine via un écosystème “disruptif”.

Belfius développera une néo-banque, entièrement digitale, au sein de l’entité Proximus alors que la banque intégrera des produits de l’opérateur spécifiquement développés pour ses clients sur sa propre plate-forme digitale. Cette offre sera liée au profil bancaire du client et présentera des avantages enrichis en contenu et en services (mobile data, expérience VIP, etc.), selon eux. Les premières offres télécom seront lancées au premier quadrimestre 2021, les solutions bancaires devant arriver au plus tard durant le deuxième.

Une telle collaboration sur un pied d’égalité entre une banque et un opérateur de télécoms “est une première mondiale”, vantent les deux entreprises, estimant qu’elle “contribuera au développement durable de la société belge”. Elle ne donnera pas naissance à une entité juridique commune et il n’est pas question de fusion entre les deux sociétés ou certains de leurs départements. “Nous allons créer de la valeur, pas en détruire”, affirme Marc Raisière. “Ce sera la meilleure néo-banque au monde! “, espère en tous les cas l’administrateur délégué de Belfius, dont l’application mobile a déjà été reconnue la meilleure d’Europe par des experts du secteur, a-t-il rappelé.

Quelque 1,5 million de clients s’y connectent chaque jour. Elle sera d’ailleurs complètement renouvelée pour l’occasion. Le patron de la banque dit avoir appris de l’expérience “mitigée” d’Orange dans le monde bancaire en France et a dès lors mieux structuré son approche que celle lancée il y a deux ans et demi lorsqu’il avait tenté une première approche de Proximus. Ce sera une offre bancaire grand public pour les clients de Proximus, avec la meilleure expérience mobile possible, a ajouté Guillaume Boutin. “Notre banque sera entièrement digitale et ‘mobile first'”, dit-il.

L’offre s’adressera tant aux nouveaux clients qu’aux existants. Elle soutiendra l’évolution vers une société sans argent liquide, dont l’importance a été démontrée pendant la crise du coronavirus, ont d’ailleurs rappelé les deux entreprises. La crise “a permis d’accélérer de façon incroyable l’adoption du digital. Ses usages ont évolué en quelques mois là où ils auraient pris des années”, ajoute Guillaume Boutin. C’est dès lors une opportunité pour rebattre les cartes des acteurs numériques belges face aux géants du secteur que sont les Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple), pointe le patron de Proximus. Il assure que la vie privée sera pleinement respectée. Les données des clients ne seront par exemple pas vendues.

“Nous sommes à un moment stratégique. Les acteurs locaux ont un rôle crucial à jouer. Notre rapprochement apparaît comme une évidence”, résume-t-il, en voulant s’appuyer sur “deux marques leader en Belgique qui ont un impact considérable sur les clients”. Belfius “est en effet leader inconstesté sur le digital en Belgique”, a appuyé Marc Raisière, avec une part de marché oscillant entre 15 et 20%. “Il faut arrêter de ne pas être ambitieux au niveau digital en Belgique. Il n’y a aucune raison d’être admiratif d’Apple lorsqu’ils lancent Apple Pay et de ne pas l’être avec Proximus qui va lancer une solution bancaire.”

Belga – Photo: James Arthur Gekiere