“Austérité”, “manque de clarté” : l’opposition réagit aux accords de gouvernement

Les écologistes et les socialistes ont réagi aux accords de gouvernement en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles, présentés jeudi après-midi par Maxime Prévot (Les Engagés) et Georges-Louis Bouchez (MR).

Ecolo a réagi de manière inquiète jeudi soir aux déclarations de politiques régionale et communautaire présentées plus tôt dans la journée par le MR et les Engagés. Si quelques mesures “semblent a priori intéressantes“, les écologistes pointent qu’il s’agit surtout de “déclarations d’intention lacunaires” et dénoncent la perspective d’une austérité, qui renvoie la crise climatique aux périphéries de la politique gouvernementale.

Ecolo juge notamment intéressantes la volonté de simplification administrative, l’amélioration de la prévention en termes de santé ou encore la réorganisation de structures publiques ou des réseaux scolaires (avec une fusion des réseaux de l’officiel).  Les écologistes considèrent cependant qu’en matière budgétaire, “c’est le brouillard complet“, avec “des restrictions pour plus d’un milliard d’euros, auxquelles il faut ajouter des réductions de recettes“. Pour les Verts, il n’y a pas d’autres mots : “c’est manifestement l’austérité qui arrive“.

Pour le parti, des “éléments fondamentaux” permettant d’affronter la crise climatique sont remis en cause. Et de citer une réduction du soutien aux énergies renouvelables, l’extension du réseau routier, l’absence d’ambition pour le vélo ou encore un recul du déploiement des transports en commun.

Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, si Ecolo se réjouit de la volonté de créer des places supplémentaires dans la petite enfance, il dénonce par ailleurs une “déconstruction” du statut d’enseignant “en dehors d’un dialogue et sans avoir préalablement mené un travail de lutte efficace contre la pénurie et en faveur de conditions de travail sereines”.

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Les socialistes voient rouge

Le Parti socialiste, qui sera aussi renvoyé dans l’opposition à la Région wallonne et en Fédération Wallonie-Bruxelles, a réagi avec circonspection. Christie Morreale, cheffe de groupe PS au parlement wallon, indique regretter “un message très flou“, un “catalogue d’intentions qui manque de clarté“. “On ne sait pas qui va payer l’addition“, tranche-t-elle.

Ils annoncent 1,5 milliard (sur 10 ans) de baisse des impôts, et en même temps réduire l’endettement avec des économies drastiques. Clairement, ça veut dire que ça va saigner. Mais là-dessus, ils sont totalement flous“, estime la vice-présidente sortante du gouvernement wallon.

La socialiste note également quelques points “inquiétants” dans la déclaration régionale: “une volonté de toucher aux allocations familiales pour les 18-21 ans”, entre autres. Le gouvernement souhaite pour cette tranche d’âge “évoluer d’un droit semi-automatique aux prestations familiales vers un droit conditionnel“, peut-on lire dans la DPR.

Il manque aussi des choses dans ce qui a été mis en avant par le duo Georges-Louis Bouchez – Maxime Prévot, critique-t-elle: l’isolation des logements, les transports en commun. “On a très peu parlé de pistes concrètes pour mettre les personnes à l’emploi. Et il y a eu peut-être trois mots sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui est pourtant le problème du siècle!

“Simplification et rationnalisation” pour le PTB

Austérité“, c’est aussi le mot mis en avant par le PTB. Les deux partis (MR/Engagés), qui formeront des gouvernements régional et communautaire plus à droite que les précédents, sont tombés d’accord sur une ligne à suivre dans ces deux entités. Il y est souvent question de “simplification” et “rationalisation“, a noté en fin de journée Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au parlement wallon.

Mais simplification et rationalisation semblent être les nouveaux mots code du gouvernement MR-Engagés pour économiser, déréguler et privatiser“, a-t-il balayé. Le duo MR-Engagés promet un tournant budgétaire vers plus de rigueur dans les dépenses, pour un retour à l’équilibre de la Wallonie en 10 ans. Mais pour le parti marxiste, la crainte est que la promesse de “se recentrer sur l’essentiel” cache en réalité “une austérité menant à la privatisation”.

Nous mènerons une opposition déterminée en dialogue avec syndicats, associations, acteurs de terrain, artistes, enseignants, étudiants“, a enfin promis l’élu communiste.

Rédaction avec Belga