Audit sur les pistes de Brussels Airport : il y a un “refus systématique de collaboration” de Belgocontrol, selon la DGTA
Il y a un “refus systématique de collaboration” de la part de Belgocontrol, l’organisme public autonome chargé du contrôle aérien en Belgique, a critiqué mardi la Direction générale du transport aérien (DGTA) en commission Infrastructures de la Chambre. Celle-ci était entendue sur l’utilisation préférentielle des pistes à l’aéroport de Bruxelles-National sur la période du 2 au 10 octobre 2016, semaine durant laquelle deux avions avaient failli se percuter.
L’incident, daté du 5 octobre, avait été classé comme “sérieux” selon les règles de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI) et le ministre de la Mobilité François Bellot, sollicité par des riverains de l’aéroport, avait réclamé la réalisation d’un audit. Celui-ci ne porte cependant pas spécifiquement sur cette date, a souligné la DGTA mardi. L’organisme de contrôle n’a pas pu réaliser l’audit demandé comme il le voulait. Belgocontrol n’a en effet pas autorisé l’administration à analyser ses procédures ni à interroger un superviseur de la tour de contrôle. Il avait par ailleurs été demandé à Nathalie Dejace, directeur général ad interim de la DGTA, de signer une clause de confidentialité, ce qu’elle a refusé de faire. Elle n’a en outre reçu qu’un CD-ROM reprenant des données sur la période du 2 au 10 octobre, sans aucun contrôle sur celles-ci.
Il ressort tout de même du travail de la DGTA que Belgocontrol n’a pas respecté le système d’utilisation préférentielle des pistes, qui dépend des normes de vent, 63% du temps durant ces quelques jours. Cela ne signifie toutefois pas automatiquement que l’organisme chargé du contrôle aérien est en faute. Au regard de la manière dont s’est déroulé l’audit, la DGTA n’est pas en mesure de dire quelles sont les conséquences de l’utilisation des pistes à l’aéroport sur la sécurité aérienne. Elle n’a pu voir – “et voir est un grand mot”, selon Mme Dejace – que ponctuellement la situation le temps d’une semaine. Or, un organe de contrôle doit pouvoir faire son travail, a-t-elle insisté. (Belga, photo Belga/Laurie Dieffembacq)