Audi Brussels : 300 ouvriers ne reprennent pas le travail ce mercredi matin

C’est avec un cartable lourd de préoccupations sur l’avenir mais également rempli de colère que les travailleurs et travailleuses d’Audi reprendront le chemin du travail à partir de ce mercredi.

Le personnel de l’usine Audi Brussels n’a pas repris le travail mercredi après la pause estivale. Il reste trop de questions quant à l’avenir des travailleurs, a commenté mercredi matin Franky De Schrijver (ABVV/FGTB). Lors d’un vote à main levée, les 300 ouvriers ont décidé à l’unanimité de ne pas reprendre le travail.

◼︎ Anaïs Corbin est en direct depuis le site d’Audi Brussels

La direction locale précise que la fermeture n’est pas à l’ordre du jour et que d’autres pistes sont encore étudiées comme la recherche d’investisseurs ou une production alternative. Elle souhaitait en tout cas reprendre la production progressivement, dès mercredi, d’abord au sein de la division carrosserie (tôlerie).

C’est la base de tout. Si cette unité ne démarre pas, le reste ne peut pas suivre“, a expliqué Franky De Schrijver.

Le syndicaliste s’attend à ce que les autres équipes du site ne commencent par leurs prestations. L’usine risque donc d’être à l’arrêt ces prochains jours. “Il n’y a actuellement aucune perspective“, déplore M. De Schrijver.

Une rentrée en trois temps

La rentrée devait se faire progressivement. Mercredi, c’était d’abord au tour des ouvriers de la division carrosserie (tôlerie) et des employés de l’usine automobile Audi, soit environ 700 personnes, de retrouver le site forestois, a indiqué à l’agence Belga Peter D’hoore, le porte-parole de l’entreprise bruxelloise.

Le lendemain, la rentrée concernera les travailleurs de la division peinture.

Enfin, vendredi, l’ensemble du personnel, soit plus ou moins 3.000 personnes, devraient rejoindre le boulevard de la Deuxième armée britannique.

Pas de nouvelle attribution

La reproduction se fera en plusieurs phases car il faut reconstituer les stocks, qui avaient été vidés avant les congés. On redémarrera d’abord les divisions tôlerie et peinture. Ce n’est que vendredi que des véhicules pourront de nouveau être assemblés“‘, précise le porte-parole d’Audi.

Ce plan de redémarrage prévu par la direction risque cependant fort d’être compromis par la colère qui gronde chez les travailleurs. L’annonce de l’absence de nouvelle attribution de modèle, mardi, a jeté en effet un froid sur les espoirs d’un avenir pour l’usine bruxelloise.

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Des mouvements de grogne

Les syndicats s’attendent à de vives réactions et n’excluent pas des mouvements de grogne spontanés. “Je n’y crois pas, les ouvriers n’accepteront pas de reprendre dans ces conditions-là“, a estimé Pascal Debrulle, délégué FGTB. Du côté des sous-traitants, également impactés par la situation et censés aussi reprendre le travail dès ce mercredi après une période de chômage économique, la colère gronde. “La grogne risque d’être encore plus forte chez eux“, prévient le délégué syndical CNE Ludovic Pineur.

Quoi qu’il en soit, la production sera allégée. Seuls 7.000 SUV Q8 e-tron devraient sortir des chaînes de montage d’ici la fin de l’année. La direction prévoit de fonctionner avec deux équipes seulement, à une cadence de quinze voitures par heure.

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Le 9 juillet dernier, juste avant la fermeture collective de l’entreprise pour plusieurs semaines, la direction d’Audi avait annoncé son intention de procéder à une restructuration de son usine bruxelloise, mettant en péril près de 3.000 emplois.

Belga – Photo : Belga

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