Asile et migration : l’Office des étrangers contraint de reporter l’enregistrement de certains demandeurs

Face au nombre de demandes d’asile, l’Office des étrangers doit actuellement renvoyer certains demandeurs en attente devant ses bureaux, pour les enregistrer à une date ultérieure. L’association Vluchtelingenwerk Vlaanderen alerte sur cette situation, et le constat est confirmé par l’Office des étrangers.

Un collaborateur de Vluchtelingenwerk Vlaanderen, Thomas Willekens, s’en est offusqué ce lundi. Des personnes qui faisaient la file ce jour-là en matinée à la rue Belliard, où les bureaux d’enregistrement des demandes de protection internationale ont dû déménager en octobre, ont reçu pour instruction de revenir le 22 janvier, affirme-t-il. Pour certains, cela veut dire quelques semaines, parmi les plus froides de l’année, sans solution de logement. “C’est une violation flagrante du droit d’asile“, dénonce-t-il via un post sur Bluesky. Selon lui, cela concerne aussi certaines familles.

Si la situation n’est pas habituelle, elle n’est pas non plus exceptionnelle, selon la porte-parole de l’Office des étrangers. “La plupart du temps on enregistre toutes les demandes le jour même (où les personnes se présentent). Mais cela peut arriver que l’on doive faire des reconvocations, parce qu’il y a un nombre élevé de demandes, parce qu’il y a eu des congés légaux, ou des collaborateurs qui sont malades“, indique la porte-parole de l’Office des étrangers, Dominique Ernould.

“Période critique”

Malgré des efforts pour déplacer du personnel en interne, vers le service enregistrement, les demandes dépassent actuellement la capacité à les enregistrer sans délai, confirme-t-elle.  “C’est une période critique, et il y a énormément de demandes d’asile.”  Les personnes qui font la file devant les bureaux d’enregistrement sont alors invitées à se représenter à une date ultérieure pour introduire leur demande. Il y a cependant une sélection, insiste l’Office des étrangers: ce sont avant tout les hommes seuls, et potentiellement les personnes qui demandent un regroupement familial, qui doivent attendre. Les familles sans attaches et autres catégories de demandeurs considérées comme plus vulnérables, sont enregistrées en priorité.

La secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Nicole de Moor insiste elle aussi sur ce point. Réagissant via communiqué en milieu d’après-midi, elle indique que 369 personnes attendaient lundi pour s’enregistrer à la rue Belliard. C’est “beaucoup“. “Les familles qui ont besoin d’un lieu d’accueil sont enregistrées le jour même”, affirme-t-elle. “C’était également le cas aujourd’hui.”

Belga