Ascenseurs anciens : la Région va réaliser un inventaire

Le secrétaire d’Etat bruxellois de l’Urbanisme, Pascal Smet, compte lancer au début de l’an prochain un cahier des charges en vue de la réalisation d’un inventaire des centaines, si pas milliers d’ascenseurs anciens datant d’avant 1958, a-t-il indiqué lundi en commission du développement territorial du Parlement régional.

Le ministre était interpellé par plusieurs députés sur la problématique du sauvetage des centaines, voire milliers d’ascenseurs de ce type. Ceux-ci sont menacés de disparition, en regard de l’échéance du 31 décembre 2022 imposée par un arrêté royal de 2003 pour une remise aux normes actuelles de sécurité.

Selon le premier interpellant, Marc Loewenstein (DéFI), suivi par Céline Fremault (cdH), Carla Dejonghe (Open Vld), Geoffroy Coomans de Brachène (MR), et Isabelle Pauthier (Ecolo), les propriétaires de ce type d’ascenseur à haute valeur patrimoniale sont confrontés aux effets pervers d’une analyse de risque standardisée effectuée par les douze services de contrôle SECT agréés.
Ceux-ci se contentent d’appliquer une méthode de contrôle standardisée adaptée aux seuls ascenseurs modernes emmurés car ils ne disposent pas du personnel à même d’effectuer un contrôle adapté via la méthode dite “Kinney”.

Internationalement reconnue, celle-ci prend en considération trois éléments permettant l’évaluation d’un risque: la probabilité, l’exposition et les conséquences.

Elle ouvre la porte à la conservation d’ascenseurs anciens, à trémie ouverte, séparée de la cage d’escalier par des grillages, via le recours à un rideau photosensible permettant d’assurer l’arrêt immédiat de la cabine en cas d’interruption de celui-ci.

De plus, selon des professionnels consultés par des propriétaires d’ascenseurs, le poids de nouvelles gaines fermant les ascenseurs ferait supporter aux fondations d’un immeuble ancien de cinq étages, un dispositif de près de 4 tonnes pour lequel elles n’ont pas été conçues.

Se disant sensible à cette problématique, Pascal Smet a promis le dépôt d’un cahier des charges pour la réalisation d’un inventaire jusqu’ici inexistant, pour le début de l’année prochaine. Le secrétaire d’Etat souhaite aussi s’enquérir des expériences vécues à l’étranger en la matière.

Il a précisé avoir également sollicité une réunion avec le Service Public Fédéral de l’Economie pour comprendre la situation.

Autres pistes de travail: consulter les service de contrôle SECT pour connaître les raisons précises de leur refus d’appliquer la méthode Kinney et examiner si la Région bruxelloise ne peut pas créer elle-même son propre service de contrôle.

“Cela devient surréaliste que l’on peut presque se rendre sur la planète mars et que l’on ne peut pas réparer un ascenseur d’avant 1958”, a-t-il dit, promettant d’avancer sur ce dossier au cours des prochaines semaines.

Belga

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16 décembre 2019 - 18h32
Modifié le 17 décembre 2019 - 08h31