Gouvernement De Wever : les réactions
Après sept mois de négociations, la N-VA, le CD&V, Vooruit, le MR et les Engagés sont parvenus à un accord de majorité ce vendredi. Entre la satisfaction et l’inquiétude, les partis et autres syndicats ont beaucoup réagi à l’annonce du plan d’action de l’Arizona.
Pour le MR, qui siégera dans la nouvelle majorité, l’accord de gouvernement conclu vendredi soir est “l’accord dont notre pays a besoin“. “Nous ne sommes ni le parti des rêves, ni celui des grèves. Pendant sept mois, la Belgique a attendu un gouvernement. Nous n’avons pas cédé à la pression. Nous n’avons pas signé pour signer. Nous avons négocié pour obtenir un accord à la hauteur de notre victoire du 9 juin et de nos engagements, l’accord dont le pays a besoin“, a commenté le MR, par voie de communiqué.
Pour Maxime Prévot, président des Engagés, le pays a “un accord de gouvernement courageux et responsable qui pense aux futures générations“. Selon lui, l’accord assure entre autres que les pensions, poids lourd du budget fédéral, resteront payables dans le futur. Les soins de santé, axe central de la campagne électorale des Engagés, seront de qualité et accessibles, ajoute-t-il.
Le président de Vooruit Conner Rousseau a, lui, défendu la participation de son parti au gouvernement fédéral, dans un communiqué. “Le monde est en feu. Et s’il brûle, il faut que quelqu’un éteigne. Beaucoup de gens seront inquiets. Et je vous comprends“, déclare-t-il. “Il y aura beaucoup de fake news et beaucoup de critiques. Mais beaucoup de gens seront aussi fiers que nous osions prendre des décisions pour rendre notre pays meilleur. Pour vous“, a-t-il conclu.
Sammy Mahdi, président du CD&V, affirme, lui, que c’est un accord qui récompense “qui travaille, entreprend et prend des responsabilités“. Il estime que son parti a respecté ses promesses de campagne: “valoriser bien davantage nos familles qui travaillent, et leur donner plus d’oxygène. En baissant les charges sur le travail, en modernisant le marché du travail et en continuant d’investir dans la santé. Mais aussi travailler à une politique migratoire et de sécurité ferme, basée sur des droits et des devoirs“.
Le futur Premier Ministre, Bart De Wever avertit : “Le chemin que nous sommes sur le point d’emprunter ne sera pas une promenade de santé. Les défis auxquels nous sommes confrontés exigent des sacrifices de la part de tous les acteurs de notre société. Ceux qui disent le contraire mentent à la population. Notre gouvernement a décidé de regarder la vérité en face et de prendre les actions nécessaires pour protéger et renforcer la prospérité de tous les citoyens de notre pays“.
Les réactions de l’opposition
Le PS promet de continuer à proposer “des alternatives plus justes“. “Les négociateurs ont-ils écouté les changements de cap exigés massivement par les citoyens ces derniers jours ? Par des milliers d’enseignants, de policiers, de pompiers, les travailleurs du non-marchand, le milieu de la culture, du climat, les pensionnés, les travailleurs…”, a réagi v sur les réseaux sociaux le président du PS, Paul Magnette.
La présidente de l’Open VLD, Eva De Bleeker a ironisé : “Enfin un accord de gouvernement après un mauvais théâtre politique beaucoup trop long.” Si on ignore encore les détails de l’accord, “on sait que l’Arizona va introduire le seul impôt qui n’existait pas encore dans notre pays: la taxe sur le capital. Curieuse de voir le reste des textes et des tableaux budgétaires. Mais ce n’est pas une bonne journée pour ceux qui travaillent, épargnent et entreprennent dans ce pays“, a-t-elle ajouté.
Pour Ecolo, “c’est un gouvernement Titanic. Inconscient et injuste. En ignorant les enjeux climatiques, le capitaine De Wever va faire couler tous les Belges, sauf bien-sûr, quelques premières classes pour qui on prépare des gilets de sauvetage !”, se sont exclamés les écologistes vendredi soir en réaction à l’accord de majorité. Un constat partagé par les écologistes flamands “De Wever premier n’augure rien de bon pour la classe moyenne et ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts”, a réagi le président de Groen, Bart Dhondt.
“Ça y est. Le pays du surréalisme sera gouverné par un nationaliste flamand“, constate la présidente de DéFI dans un message posté sur les réseaux sociaux. Elle promet pour le reste, avec son parti, d’analyser “scrupuleusement cet accord pour mener une opposition constructive dans l’intérêt général et proposer une politique conjuguant responsabilité économique et solidarité sociale”
Enfin, le PTB dénonce un “gouvernement de casseurs“. Pour le président du parti communiste, il y a clairement une contradiction avec la promesse de “mieux récompenser le travail”, entre autres régulièrement avancée par les libéraux. Un “gouvernement de casseurs”, que le PTB promet de tenter de “faire reculer”, ajoute Raoul Hedebouw.
Rédaction avec Belga