30 ans après le génocide des Tutsis au Rwanda
Le 7 avril 1994, le Rwanda a connu l’un des évènements les plus marquants de son histoire : le génocide contre les Tutsis pendant trois mois. Aujourd’hui, le chercheur Eric Ndushabandi de l’UCLouvain revient sur ce drame.
En l’espace de trois mois, entre 800.000 et un million de personnes ont perdu la vie. Aujourd’hui, le Rwanda est toujours sous le choc de ce drame. Mais dans l’esprit des gens, l’Histoire ne semble pas encore très précise. “Nous sommes dans un contexte aujourd’hui, d’une justice incomplète“.
Au lendemain de ce génocide, le Rwanda a voulu construire une identité nationale qui vise à déconstruire la conscience ethnique qui pourtant perdure. Ainsi, la transmission de la parole, l’enseignement de l’Histoire reste difficile. L’une des idées pour aller de l’avant, c’est de “refonder la raison de la coexistence du vivre ensemble. Ici, cette coexistence est conditionnée par un minimum de convergence de points de vue, et un maximum de convergence vers l’unité de l’idéale de réconciliation. Ici le grand V de la vérité, n’est pas seulement la vérité historique, mais la vérité qui réconcilie les points de vue et oriente vers un idéal où l’État s’est placé“.
Une interview d’Eric Ndushabandi