La baisse de la natalité pourrait entraîner la disparition de 2.383 postes d’enseignants
Avec les projections en baisse de la natalité, le nombre d’enseignants devrait diminuer dans les années à venir, selon les calculs du Centre de recherches en économie régionale et politique économique de l’UNamur (Cerpe), dans un rapport publié en collaboration avec l’Administration générale de l’enseignement et cité dans Le Soir lundi. La région bruxelloise devrait être concernée par cette diminution.
La dénatalité influence déjà la fréquentation des écoles maternelles. Elle s’étend désormais au primaire et touchera bientôt le secondaire. Pour l’année scolaire 2019-2020, la Région Bruxelles-Capitale comptait 57.354 élèves en maternelle, 100.317 en primaire et 100.545 en secondaire. D’ici à 2030, 9% d’élèves en moins fréquenteront les classes de maternelles, 10% de moins celles de primaire. Une diminution qui sera compensée par une augmentation de 7% des élèves de secondaire. Mais au total, le nombre d’étudiants de l’enseignement obligatoire devrait chuter d’ici à 2030, ce qui devrait mener à une suppression d’emplois pour les professeurs bruxellois, mais pas seulement.
En 2023, la Communauté française comptait 116.324 équivalents temps plein (ETP) dans l’enseignement : 100.672 pour l’obligatoire (ordinaire et spécialisé) et 15.652 pour le non-obligatoire, comprenant les centres PMS, les centres de dépaysement et l’enseignement supérieur hors université.
Or, d’après le modèle de calcul mis en place par les chercheurs (qui n’intègre ni la réforme de la formation initiale des enseignants, ni les mesures annoncées par le nouveau gouvernement MR-Engagés), on ne dénombrera plus “que” 113.941 ETP d’ici à la fin 2029. Soit 2.383 profs en moins.
Il ressort de l’étude, comme c’est observable à Bruxelles, que c’est dans les plus jeunes sections que le personnel enseignant est amené à diminuer. On parle de 459 personnes en moins dans le maternel et de 1.765 instituteurs amenés à disparaître dans le primaire. Alors que c’est quasiment le statu quo (momentané) dans le secondaire et que le nombre d’enseignants augmentera légèrement dans le supérieur.
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Cela s’explique par les projections de natalité et de fécondité. Les chercheurs argumentent. “La population concernée par le maternel diminuerait jusqu’en 2027 avant de se stabiliser en 2028 et d’augmenter en 2029, la population concernée par le primaire diminuerait sur l’ensemble de la période et la population concernée par le secondaire augmenterait en 2023 et 2024 avant de se stabiliser en 2025 et de diminuer par la suite.“
Une masse salariale en hausse
D’autres scénarios
D’autres possibilités sont émises par les chercheurs, rapporte Le Soir. Par exemple, 2025 pourrait connaître deux indexations, pour un coût supplémentaire de 87 millions cette année-là. Un chiffre qui grimperait à 153 millions si 2026 suivait la même trajectoire.
En vrac, d’autres mesures sont projetées : une hausse des cotisations patronales de 1 % pour le personnel nommé, qui coûterait 49 millions sur un an. Une hausse d’une centaine d’euros de la prime de fin d’année, coûterait, elle, 13 millions. Si l’on suivait la demande récurrente des syndicats de diminuer la taille des classes, en augmentant de 10% le nombre d’encadrants, juste dans le primaire dit ordinaire, il en coûterait 131 millions en 2025 et 142 millions en 2029.
B.M. avec Belga / Photo : Belga