Métro 3 : “Rien n’est exclu, toutes les pistes sont sur la table”, selon Rajae Maouane

Invitée dans Bonjour Bruxelles ce jeudi matin, Rajae Maouane (Ecolo) répondait aux questions de Fabrice Grosfilley au sujet du métro 3.

Pour Rajae Maouane (Ecolo), l’important est de comprendre “comment en est-on arrivé à un tel dépassement”. À l’heure actuelle, la coprésidente du parti estime qu’il ne faut pas abandonner le projet du métro, mais plutôt envisager toutes les solutions possibles : “Rien n’est exclu, toutes les pistes sont sur la table”.

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Ecolo est pour plus de solutions de mobilité, pour plus de transports en commun et pour offrir plus d’alternatives à la voiture”, explique-t-elle. Dès lors, il faudrait analyser la situation “sans tabou, sans stress, en dehors de toute pression” puis voir “où on investit cet argent”. Selon elle, il y a trois possibilités à l’heure actuelle : poursuivre les travaux du métro 3, augmenter la fréquence des transports actuels ou encore développer les transports en surface.

Concernant les travaux de la partie sud, Rajae Maouane indique : “Je suis régulièrement appelée par les commerçants à Stalingrad et je vais les voir. Ils se plaignent, à juste titre, parce qu’ils vivent la réalité des travaux du métro. Ils n’en peuvent plus”.

Pour la coprésidente, le dossier était mal ficelé depuis la législature précédente.

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Concernant l’apport du gouvernement fédéral, elle poursuit : “Il va falloir plus de soutien au niveau fédéral par rapport au développement de la mobilité bruxelloise”.

“La Région bruxelloise a-t-elle les épaules suffisamment larges pour assumer un projet comme ça ?”

Le chercheur en finances publiques à l’ULB, Maxime Fontine, était aussi invité dans Bonjour Bruxelles ce matin. Selon ses analyses, en terme de mobilité, la pertinence du Métro 3 peut être remise en question : “Avec d’autre chercheurs, on a évalué la situation et on montre qu’il y a peut-être d’autre opportunités qui n’ont pas été creusées“, commence Maxime Fontine.

L’expert pose ainsi la question des priorités de la Région dans ses investissements : “Si c’est une question environnementale, est-ce qu’au niveau de la rénovation des logements, ça n’a pas plus de sens de mettre ces milliards-là , en sachant que les besoins sont énormes ?“. Il ajoute que la crise du logement est aussi une problématique dans laquelle le gouvernement pourrait investir.

Finalement, peut-on investir autant avec le budget de la Région bruxelloise ? “On est sur une situation budgétaire, à Bruxelles, qui est la pire de toutes les entités“, rappelle Maxime Fontine. Il continue : “En tant que chercheur en finances publiques, je me dis, est-ce que la Région bruxelloise a les épaules suffisamment larges pour assumer un projet comme ça ? Surtout un projet dont les incertitudes sont énormes“, s’inquiète le chercheur, qui rappelle que nous sommes à l’aube d’une potentielle septième réforme de l’État.

Le surcoût des travaux ne surprend finalement pas Maxime Fontine: “Tout le monde savait que ça allait arriver“, martèle-t-il.

Rajae Maouane (coprésidente d’Ecolo) et Maxime Fontine (chercheur en finances publiques à l’ULB) au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles

Photo : Belga / Nils Quintelier