Les soldes d’hiver débutent dans un climat difficile pour les commerçants
Les soldes d’hiver 2024 débutent ce mercredi et se termineront le mercredi 31 janvier. La période représente une bouffée d’oxygène pour les commerçants bien qu’elle se déroule dans un climat morose cette année, selon l’Union des classes moyennes (UCM). Les stocks sont par ailleurs importants et plus de quatre détaillants sur cinq (85%) entameront donc les soldes avec une remise de 30%, rapporte le Syndicat neutre pour indépendants (SNI).
Selon une étude de l’UCM qui a interrogé environ 450 commerçants wallons et bruxellois, près d’un vendeur sur deux (46,7%) détient des stocks anormalement hauts pour cette période. Quelque 35% anticipent également des ventes moins importantes, contre 48,7% l’année dernière. Les commerces proposeront pourtant des réductions à partir de 30% pour convaincre les consommateurs.
Les soldes se dérouleront dans un contexte difficile pour les commerçants, souligne l’UCM. Plus de la moitié d’entre eux (57,1%) affirment que leurs ventes ont baissé lors du dernier trimestre et seuls 20,8% envisagent l’avenir sereinement. Ils s’inquiètent notamment du contexte économique, de l’augmentation du coût de la vie qui rabote le pouvoir d’achat et de l’évolution du comportement d’achat des consommateurs (achats en ligne, entre autres).
Lire aussi |Certains commerçants de Jette craignent une répercussion des travaux sur les soldes
Les détaillants sondés par le SNI semblent eux légèrement plus optimistes que l’année dernière. “Seuls” 11% anticipent une baisse de chiffres d’affaires d’au moins 20%, alors qu’ils étaient 23% fin 2022. Les derniers soldes d’hiver n’avaient cependant pas été un grand succès, rappelle l’organisme. “Être commerçant en 2024 ne sera pas chose aisée”, prévient l’UCM. “Pris en étau entre le comportement d’achat des clients d’une part et les charges fluctuantes d’autre part, les commerçants ont la vie dure.” Pour les soutenir, l’organisation demande des incitants fiscaux, leur pérennisation ainsi qu’une adaptation aux nouveaux besoins des commerçants et demandes des clients.
La fédération patronale interprofessionnelle SDI confirme que le moment des soldes est de plus en plus mis à mal par l’évolution de la société. Les commerçants qu’elle a sondés expliquent cette évolution par la concurrence croissante de l’e-commerce, une réduction des dépenses d’habillement des consommateurs et la pérennisation du système des ventes couplées ainsi que des offres conjointes. Les promotions sont donc devenues courantes tout au long de l’année. “D’année en année, les charges fixes et la concurrence des opérateurs de vente en ligne sont de plus en plus lourdes à supporter pour les commerces de proximité traditionnels”, explique Daniel Cauwel, président du SDI. “Même si le système des offres conjointes a permis à certains d’entre eux de limiter les dégâts, la période des soldes qui s’ouvre ce mercredi reste indispensable pour leur permettre de sauver leur saison.”
En Flandre, les commerces de mode indépendants interrogés par les organisations Mode Unie et Unizo espèrent aussi faire de bons soldes après une fin d’année difficile. Parmi eux, 56,7% indiquent avoir moins vendu durant la saison hivernale que l’année dernière.
Belga