Le Théâtre Océan Nord ouvre sa nouvelle saison dans l’incertitude
Ce vendredi soir, le Théâtre Océan Nord inaugure sa nouvelle saison 2025-2026 avec une proposition originale : une balade sonore interactive dans les rues de Schaerbeek, une ouverture singulière, à l’image d’une saison marquée par la délocalisation et une recherche de fonds cruciale pour l’avenir du lieu.
Isabelle Jonniaux, artiste et metteuse en scène, signe cette quatrième “échappée urbaine”, première de la saison. Elle explique : “Quand vous arrivez au théâtre, vous recevez un petit coffret avec des photos que je prends et qui entrent au parcours que les gens vont découvrir plus tard. Il y a également un QR code et les participants partent en autonomie avec leur téléphone et des écouteurs, et moi je les accompagne dans l’audio”.
Le dispositif propose un trajet d’environ deux kilomètres, conçu comme un dialogue avec l’espace urbain. “C’est fait de fils de pensée, de citations, de musiques, de réflexions. C’est presque une méditation guidée à travers les rues de Schaerbeek”, poursuit Isabelle Jonniaux. Une invitation à ralentir, à regarder différemment la ville et à se mettre “en résonance avec ce qui nous entoure”.
Le Théâtre Océan Nord, ancré dans ce quartier multiculturel et contrasté, souhaite aussi casser certains préjugés. “Il y a des a priori… Mais cassons-les, plongeons dans ce quartier. Il y a plein de richesses à découvrir”, insiste la metteuse en scène.
L’expérience est donc proposée en deux formats : des sorties collectives organisées par le théâtre, mais aussi un parcours individuel accessible à tout moment grâce au coffret.
Des travaux indispensables et un financement encore incertain
Mais, derrière cette ouverture festive, le Théâtre Océan Nord fait face à un enjeu de taille : la mise aux normes de son bâtiment, conditionnée par le renouvellement du permis d’environnement.
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Julie Fauchet, responsable communication d’Océan Nord, détaille : “Il y en a pour 250 000 euros de travaux qu’on n’a pas. Il s’agit d’alarmes incendie, de la création d’un couloir cloisonné pour une nouvelle issue de secours, de l’agrandissement de la porte d’entrée et de tout le système de chauffage.”
Si une campagne de dons a permis de récolter près de 8 000 euros, l’essentiel du financement repose désormais sur des subsides en attente, notamment de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Loterie Nationale. Le théâtre envisage également un prêt du fonds Start, à condition de prouver sa solvabilité pour les six années à venir.
Une programmation maintenue malgré les incertitudes
Malgré ce contexte difficile, la programmation reste inchangée. « On n’a rien supprimé comme spectacle pour le moment. Mais la programmation jusqu’à la fin de notre contrat-programme est complètement clôturée », précise Julie Fauchet.
Le Théâtre espère pouvoir rouvrir ses portes en février avec L’Ère du Verseau , suivi en avril par Les Loges de l’altérité d’Isabelle Pousseur. D’autres projets artistiques, dont un atelier intergénérationnel et un premier spectacle jeune public signé Sam Darmet, attendent également leur moment de rencontre avec le public.





