Début de la procédure Renault à l’hôtel Métropole
Le Conseil d’entreprise de l’Hôtel Métropole qui a annoncé il y a près de deux semaines qu’il envisageait la cessation définitive de son activité hôtelière s’est réuni lundi dans le contexte de la phase de consultations prévue par la loi Renault sur les licenciements collectifs.
La direction de l’hôtel cinq étoiles bruxellois n’a pas voulu en dire plus à ce stade sur le contenu précis des échanges avec les organisations syndicales. Celles-ci ont transmis leurs questions au départ de l’annonce initiale. Une réponse a été apportée à plusieurs questions, mais pas encore à l’ensemble. La prochaine réunion a été fixée au 14 mai.
Quelque 129 emplois salariés sont en jeu. L’entreprise est entrée lundi dans la phase de consultations imposée par la loi Renault. Celle-ci impose d’informer au préalable les travailleurs ou leurs représentants de l’intention de licenciement collectif, d’expliquer les motifs du licenciement, et d’avancer en détail quels travailleurs sont concernés et sur quelle période. Elle doit aussi en dire plus sur la méthode de calcul des indemnités éventuelles.
La loi impose aussi une concertation sociale, avec les représentants des travailleurs. L’employeur doit répondre à leurs questions, suggestions, ou demandes de mesures d’accompagnement. C’est cette phase qui a été entamée lundi.
La négociation ne pourra être entamée que lorsque celle-ci aura été close, ce qui n’est pas encore le cas. La prochaine réunion du Conseil d’entreprise a été fixée au 14 mai.
La SA Hôtel Métropole se voit contrainte d’envisager la cessation définitive de son activité hôtelière, la crise due au coronavirus s’ajoutant à la situation difficile vécue par l’hôtel cinq étoiles bruxellois depuis des années, avait-elle annoncé le 22 avril dernier, au cours d’un conseil d’entreprise.
Depuis 2015, l’Hôtel Métropole, qui se présente “comme l’un des derniers grands hôtels bruxellois encore indépendant, détenu par des actionnaires familiaux” et comme “le seul hôtel 5 étoiles de Bruxelles à ne pas appartenir à une chaîne internationale d’hôtels”, a accumulé les déboires et cinq années de pertes nettes consécutives. Après les attentats de Paris (2015) et de Bruxelles (2016), ce sont, selon la direction, les travaux du piétonnier qui ont nui à ses activités. “L’année 2020 devait s’annoncer plus fructueuse avec la clôture des travaux liés au piétonnier mais cet espoir de redressement s’est effondré ces mois de mars et avril par suite de la pandémie du coronavirus et des mesures requises pour la gestion de celle-ci”, avait déploré la direction.
Face à “l’absence totale” d’activités hôtelières et à la contraction de loyers commerciaux issus de son activité immobilière, l’hôtel avait dit ne pas avoir d’autre choix que de fermer ses portes.
Belga – Photo:BX1