Rue de la Loi : un “plan tram” sur la table des négociateurs bruxellois (J+37)
Améliorer la mobilité à Bruxelles, c’était le grand débat de la campagne électorale. En attaquant les négociations par ce thème, les formateurs bruxellois entrent donc dans le vif du sujet : autant vider tout de suite les questions qui fâchent, quitte à y revenir par la suite. Ce mardi, toute la journée de négociation (de 9h30 à 18h environ) est donc consacrée au dossier mobilité.
Les positions sont connues : le PS et l’Open VLD ont fait de l’extension du métro vers Evere l’axe majeur du développement de la mobilité. Ecolo s’oppose au « tout métro » et réclame des moyens pour les transports de surface, le tram en particulier. La semaine dernière, en marge des fameux “groupes techniques”, plusieurs contacts ont donc eu lieu autour de ces questions entre les protagonistes.
Selon nos informations, le projet de métro sera bel et bien maintenu, plusieurs négociateurs le confirmaient encore à l’entrée du Parlement bruxellois ce mardi et Beliris (fonds d’investissements pour les grandes infrastructures bruxelloises géré par le fédéral) maintient le phasage initial des travaux et leur financement. Mais Ecolo ne repartira pas les mains vides. L’enveloppe métro ne captera pas l’intégralité du budget mobilité de la prochaine législature (pour rappel, c’est le premier budget de la Région bruxelloise). Mieux, les négociateurs évoqueront ce mardi le lancement d’un « schéma directeur tram ». Ce « plan tram » permettrait d’offrir la visibilité nécessaire aux écologistes pour contrer « l’effet métro ». Que mettrait-on à l’intérieur ? Au minimum les 3 lignes déjà prévues dans le programme pluriannuel de la STIB (plus de 6 milliards d’investissements prévus d’ici 2028) : une ligne pour desservir le site de Tour et Taxis (il faut attendre la mis en service de la passerelle Picard au-dessus du canal mais la ligne pourrait être prête pour 2023), une vers Neder-Over-Heembeek (annoncée pour 2024), et la prolongation du tram 9 vers le Heysel. Tous ces travaux devraient débuter dans les deux années à venir. Mais ce ne sera pas suffisant, et surtout ce n’est pas très neuf. D’après nos informations, la proposition des formateurs envisage au moins 3 lignes supplémentaires, dont une ligne circulaire. Au minimum donc, 6 nouvelles lignes de tram, et il n’est pas exclu qu’il y en ait d’autres, sous réserve de ce que donneront les négociations.
Toute la question est maintenant de savoir dans quel délai les lignes pourront être opérationnelles (pour le métro, on sait que ce n’est pas avant 2025). Entre la définition du tracé, les enquêtes techniques, les études d’incidence, la concertation avec les riverains et les travaux en tant que tels, il faudrait entre 5 et 6 ans. De nouvelles lignes décidées maintenant ne verraient donc pas le jour avant la fin de la législature. Est-il possible d’accélérer les procédures au nom de l’intérêt public ? Certains négociateurs y pensent. À l’entrée du Parlement bruxellois, Olivier Maingain, prenant exemple sur la ligne 8 qui rejoint Roodebeek en longeant le boulevard de la Woluwe, estimait que les travaux pouvaient se tenir en 2 ans une fois que la décision était prise. On ne ralentira pas la métro. Mais l’accélération des projets de tramway est désormais dans la cabine de pilotage.