Rue de la Loi : passer à l’action climatique
Et si on passait à l’action concrète ? Quand on décide de prendre un problème à bras le corps, surtout s’il est d’envergure mondiale, il y a plusieurs phases. Le premier temps est celui du débat et de la conscientisation. Sur le réchauffement climatique, on ne peut pas dire que cette première phase aura été bâclée. Le première fois qu’on parle d’effet de serre c’est en 1827 avec un certain Joseph Fourrier. Dès la fin du 19e siècle, on fait donc le lien entre l’activité industrielle (en particulier l’utilisation du charbon) et l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. En 1967, il y a déjà 52 ans , le rapport Mc Namara prédit que nous allons connaitre un changement climatique. Il évoque une augmentation des températures de 2 degrés et demi. La création du GIEC le groupe international des experts sur le climat mis en place par les Nations Unies remonte à 1988. En 1992, un sommet de la terre à Rio de Janeiro décide de tout faire pour stabiliser la production des gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto qui fixe de premiers objectifs contraignants date de 1997.
Nous sommes en 2019, sauf erreur de ma part, cela fait donc un demi siècle que la notion de réchauffement climatique est validée par les scientifiques et connue du grand public, et même une trentaine d’années que les autorités politiques réfléchissent à la manière de le contrer. Cela fait donc plus d’une génération qu’on attend des mesures.
Bien sûr il serait exagéré de dire qu’en 30 ans on n’a rien fait. L’Europe s’est fixée des objectifs, on commence à les implémenter dans nos accords de gouvernement à Bruxelles, en Wallonie, en Flandre. La prise de conscience au niveau mondial ne se fait pas en un jour. Et puisqu’on parle d’un phénomène global, la tendance est forte de se dire attendons que le voisin commence et je lui emboîterai le pas. Il est clair que nous sortons maintenant de cette première phase, il est donc temps de passer à l’action. Phase 2.
Mais concrètement on fait quoi ? D’un coté, des politiques tétanisés, et on peut les comprendre : interdire les moteurs thermiques, les voitures particulières, vous n’y pensez pas, une atteinte à la liberté individuelle et l’assurance de perdre les élections suivantes. De l’autre, une jeunesse de plus en plus radicale et impatiente qui commence à appeler à la désobéissance civile. C’est “Extinction rébellion”, hier à Londres demain à Bruxelles. Extinction, le mot fait peur. Mais il dit bien l’angoisse qui étreint une partie de la jeunesse désormais persuadée que son futur réchauffé sera beaucoup moins joyeux que notre présent pas si gai.
Entre les politiques et les jeunes activistes il y a tous les autres. Les citoyens, les associations et les entreprises. Ce sont ceux qui aujourd’hui se mettent à bouger. Avec l’appel de Jacques Crahay, président de l’Union Wallonne des Entreprises qui affirme que notre modèle économique est dans l’impasse et crée un moment de stupéfaction parmi ses pairs. Même les entreprises bruxelloises veulent désormais être de la lutte contre le réchauffement annonçait le journal l’Echo ce matin avec un objectif “303030” (30% de réduction de gaz, avec 30 projets pour 2030). Parce qu’à l’exception des climatosceptiques et climatopassifs militants, nous savons bien ce n’est pas parce que Greta Thunber n’as pas eu le Prix Nobel, que le problème du réchauffement va disparaître.