Rue de la Loi : climat, pugilat et résurgence, 3 mots pour résumer la campagne électorale
Voilà, c’est la fin. La fin d’une campagne électorale, où tous les partis auront essayé de vous convaincre. Une campagne de plusieurs mois dont certain disent qu’elle a commencé au lendemain des élections communales, en octobre dernier. Une campagne qui s’est accélérée ces dernières semaines et qu’on va essayer de résumer en 3 mots.
Climat, c’est évidemment le premier terme qui vient à l’esprit. Avec des manifestations qui ont réunit des dizaines de milliers de personnes à Bruxelles, des rassemblements récurrents d’étudiants, et une progression très forte des intentions de vote en faveur d’Ecolo et de Groen dans les sondages. Le climat s’est imposé comme le thème dominant de cette campagne, obligeant chaque formation a préciser ses intentions dans ce domaine. Il a bouleversé les rapports de force et éclipsé le traditionnel clivage entre socialistes et libéraux qui bipolarisait habituellement nos campagnes électorales. Si la prise de conscience climatique touche aujourd’hui de nombreux pays d’Europe, elle a été particulièrement forte en Belgique.
Second mot pour qualifier cette campagne, le pugilat. Toute les campagnes donnent lieu à des passes d’armes c’est normal. Mais on s’est rarement autant traité de menteur que cette fois-ci. Avec des vidéos qui attaquent le programme du parti d’en face, des accusations de fake news, de communautarisme. Il y a même eu des attaques personnelles assez frontales. Comme si après avoir visé les propositions politiques, on attaquait les partis, après qu’après avoir attaqué les partis on en venait à critiquer la personnalité de celui ou de celle qui le dirige. Evidement plus les partis politiques passent de temps à critiquer le programme du voisin, moins ils parlent du leur. On l’a dit dans une précédente chronique, on le répète, ce pugilat est peut être spectaculaire, il alimente peut être le buzz, il excite peut être les militants, il ne réconcilie surement pas pas les indécis ou les abstentionnistes avec la politique.
Troisième et dernier terme, celui de résurgence. La résurgence, le retour, d’une menace qui a longtemps angoissé les francophones, mais qu’on croyait derrière nous : la crainte que l’extrême droite flamande ne pèse à nouveau de tout son poids sur l’avenir du pays. Les tous derniers sondages ont indiqué une nette montée des intentions de vote en faveur du Vlaams Belang. Cette résurgence ne se fait pas au détriment de la NVA, et le parti de Bart De Wever a par ailleurs montré dans cette campagne qu’il gardait toute sa radicalité, sur le terrain communautaire ou de l’immigration. Ce qui veut dire que demain ces deux partis ensemble, pourrait être assez forts pour imposer leurs thèmes communautaires ou sécuritaires, au niveau flamand, au niveau fédéral, et même au niveau bruxellois au sein du collège néerlandophone. Pour les francophones ce n’est pas la perspective la plus enthousiasmante. Même si ce n’est pas le sondage qui compte, mais les résultats de l’élection, et que la parole est maintenant aux électeurs.
■ Reportage de Fabrice Grosfilley