Plan Taxi : nouvelles règles pour le 21 octobre, l’édito de Fabrice Grosfilley

Ce jeudi, Fabrice Grosfilley évoque dans son édito l’approbation du Plan Taxi par le gouvernement bruxellois.

Cette fois-ci, c’est sûr. L’activité des taxis et des applications qui leur font concurrence change de cadreLes arrêtés d’exécutions ont été pris ce midi par le gouvernement bruxellois. L’ordonnance taxi sera d’application le 21 octobre.

Ce nouveau paysage réglementaire du transport de personnes, c’est l’aboutissement d’un conflit qui aura duré près de 8 ans. Il a commencé en 2014 lorsque la plateforme Uber est arrivée en région bruxelloise. 8 ans de bataille juridique, de coups de force, de manifestations et de trafics bloqués, de véhicules saisis et de déclarations politiques à n’en plus finir. 8 ans après, on ne peut pas dire que le secteur soit complétement apaisé, mais on sent que les pratiques des taxis traditionnels et des plateformes comme Uber sont en train de se rapprocher.

Ce qui était très attendu dans ces arrêtés d’applications, c’était le numerus clausus et la question des tarifs. Sur le numerus clausus, il y aura 1425 taxis de stations, les taxis traditionnels, et 1825 taxis de rue, ce qu’on appelait jusqu’ici les LVC, location de véhicule avec chauffeur. Cela fait donc 3 850 licences au total. Pour rappel, les taxis de stations peuvent attendre le client en station ou en rue, on peut les appeler d’un geste de la main, et ils peuvent prendre la bande des bus. Les taxis de rue doivent être réservés par le biais d’une application et ils ne peuvent pas prendre la bande des bus.

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Sur la question des tarifs, le taxi de station vous coûtera 2,30 euros du kilomètre, c’est une augmentation de 50 centimes par rapport à aujourd’hui, plus la prise en charge et l’éventuel supplément du tarif de nuit. Le prix minimum du taxi de rue, donc par application, sera compris entre 1,50 et 3 euros du kilomètre. Notez aussi qu’il n’y a plus de tarif 1 et de tarif 2, quand on sort de la région bruxelloise pour prendre le ring par exemple, ce qui va apporter un peu de transparence aux utilisateurs.

Avec ces tarifs, les taxis bruxellois seront nettement plus chers que les taxis parisiens. C’est presque le double. Cette nouvelle tarification est assez proche de celle qui se pratique à Amsterdam. Et ça reste moins cher que le Luxembourg où le prix au kilomètre peut monter jusqu’à 5 euros.

Dernière précision, le parcours de qualification, comprenez les examens ou les aptitudes nécessaires pour exercer la profession, ont été allégés. Les chauffeurs qui peuvent justifier d’une expérience d’au moins deux ans dans le métier au cours des 5 dernières années, obtiendront le certificat sans repasser par la case examen.

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Est-ce qu’avec toutes ces règles, le bras de fer des taxis traditionnels avec Uber va prendre fin ? Sans doute que non. Il y aura probablement des contestations sur le numerus clausus et sur les droits des uns et des autres. Le numerus clausus sera d’ailleurs. Il va aussi falloir s’assurer que tout le monde respecte les règles qui sont désormais les siennes. Et puis il y a encore une étape à franchir pour les plateformes. Elles vont devoir obtenir un agrément. Pour cela, elles devront s’établir en Belgique et prouver qu’elles sont en règle avec la législation, notamment le paiement des cotisations sociales. Et là, il n’est pas sûr que toutes les plateformes obtiennent le feu vert.

Un édito de Fabrice Grosfilley