L’édito de Fabrice Grosfilley : “Kompany, c’est fini…”
Ce jeudi, Fabrice Grosfilley évoque dans son édito le départ de Vincent Kompany.
Vincent Kompany quitte Anderlecht. La décision est désormais tranchée. Annoncée la veille d’un jour férié, dommage pour les journaux qui n’ont pas pu en parler ce matin. Alors qu’il y avait vraiment sans doute beaucoup de choses à écrire sur ce divorce à l’amiable.
Pour le Parc Astrid, Kompany, c’est fini. Et dire que c’était le club de son premier amour. Kompany, c’est fini et je ne crois pas qu’il y retournera un jour. Comme dans la chanson d’Hervé Villar, il y a probablement beaucoup de désillusions et déceptions dans cette séparation. C’est à Anderlecht que Kompany avait commencé sa carrière de joueur, premier contrat signé à 17 ans, on était en 2003.
Mon club de cœur, c’est l’expression employée par Kompany lui-même pour parler d’Anderlecht. C’est vous dire si la métaphore de la déception amoureuse est appropriée. Ces trois dernières années, la relation entre Kompany et son employeur a d’ailleurs ressemblé à ces couples qui ont sur papier toutes les raisons d’être heureux ensemble, mais doivent bien constater que ça ne marche pas vraiment. Alors comme dans beaucoup de couples, on faisait semblant et on espère que ça finira par s’arranger. Comme dans beaucoup de couples, on a des torts partagés : des choix tactiques contreproductifs ou des rencontres ratées à mettre au passif de l’entraîneur. Un manque d’investissements et un changement de direction qui n’apportait pas la stabilité nécessaire du côté de son employeur.
De ce divorce douloureux, on retiendra qu’avoir été un grand joueur ne fait pas de vous un grand entraîneur, ou en tout cas pas du jour au lendemain. Et c’est là que le spectaculaire retour de 2019 de Kompany au Sporting a sans doute été un peu vite en besogne. Après onze années énormes à Manchester City, Vincent Kompany était devenu un géant du football européen. S’il avait eu la même envergure en tant qu’entraîneur, cela aurait été le coup du siècle. Le problème, c’est que ce n’est pas le même métier. Peut-être que Vincent deviendra demain un très grand entraineur… sauf qu’aujourd’hui au Sporting d’Anderlecht on a plus le temps d’attendre.
Alors où retrouvera-t-on Vincent Kompany dans quelques semaines ? En Angleterre ou à la tête des Diables Rouges, on ne le sait pas encore. De même qu’on ne sait pas encore qui le remplacera, même si le nom de Felice Mazzu circule avec insistance. Et là, c’est du côté des supporters du parc Duden qu’on a des sueurs froides.
Pour les amateurs et amatrices de football bruxellois, le départ, confirmé, de Vincent Kompany, et celui, envisagé, de Félice Mazzu sont donc deux sources de désillusions. On va en ajouter une troisième : les tergiversations autour du nouveau stade de l’Union Saint-Gilloise qui, si elles prolongent, pourraient bien finir par avoir raison de l’enthousiasme du nouveau propriétaire du club. Bref, on a beaucoup vibré toute la saison en Région Bruxelloise, mais on aborde l’été avec le moral dans les crampons. On va terminer en citant à nouveau Hervé Villard. En craignant que cela ne s’applique cette fois-ci à l’entraîneur de l’Union : parfois je voudrais bien te dire recommençons, mais je perds courage, sachant que tu diras non.
■ Un édito de Fabrice Grosfilley