La mobilité de demain, l’édito de Fabrice Grosfilley
Ce mardi, Fabrice Grosfilley évoque dans son édito les avancées que va connaître Bruxelles en matière de mobilité, notamment par le plan Good Move à Schaerbeek.
Parfois, il faut s’intéresser à un petit détail pour mieux comprendre l’évolution d’un ensemble plus vaste. Descendre au niveau du local, dans un quartier, pour mieux saisir une évolution qui va, à terme, concerner tout le monde.
Ce mercredi, je vous propose de jeter un œil au nouveau plan de mobilité de la commune de Schaerbeek. Bien sûr, Schaerbeek n’est pas une commune anodine. Avec 130 000 habitants, c’est la deuxième commune de la région, la 6ᵉ du royaume. Il y a plus de Schaerbeekois que de Brugeois, de Montois ou de Namurois, il faut occasionnellement le rappeler. Mais ce qui nous intéresse surtout ici, c’est la direction prise par la majorité communale en matière de mobilité, avec la traduction très concrète sur le terrain communal du plan Good Move adopté par la région, il y a déjà deux ans.
À Schaerbeek, il y aura à l’avenir trois quartiers que l’on présente comme des quartiers apaisés.
En pratique, cela veut dire qu’une fois qu’on entrera dans ces quartiers, la mobilité sera réellement partagée entre automobilistes, cyclistes et piétons. La vitesse maximale sera fixé à 20, voire à 30 kilomètres/heure. Surtout, on y instaurera des boucles de circulation. Cela signifie que certaines rues à double sens vont devenir des rues à sens unique. Pour l’automobiliste, il sera alors plus compliqué d’aller d’un point A à un point B en empruntant les petites rues. L’idée, c’est de renvoyer ce trafic de transit vers quelques grands axes qui relient les quartiers les uns aux autres.
Les exemples les plus parlants dans le plan schaerbeekois, sont la rue Royale-Sainte-Marie et la chaussée de Haecht, que presque tous les Bruxellois connaissent, et qui vont devenir dès l’automne prochain, deux voiries à sens unique. Une, ira vers le nord et l’autre vers le sud. Avec cet exemple, vous comprenez très bien l’impact de ce plan Good Move, ses conséquences sur notre vie quotidienne et les résistances qu’il ne manquera pas de provoquer. Si je vous suggère de suivre avec attention ce qui va se passer à Schaerbeek, c’est parce que toutes les communes sont concernées. Ce qui sera réussi ou raté par la majorité schaerbeekoise, en termes de communication avec les habitants ou d’aménagement des voiries, par exemple, inspirera forcément les communes voisines.
Depuis deux ans que nous vivons au rythme de la Covid-19, nous avons sans doute sous-estimé cette transformation en profondeur de l’agglomération bruxelloise. En matière de mobilité, on cite souvent Zurich, Bordeaux, Copenhague, Oslo ou Amsterdam comme les exemples à suivre. Il y a sûrement encore beaucoup d’efforts à faire notamment en termes de transports en commun pour rivaliser avec ces villes. Notons quand même qu’à Bruxelles, nous ne sommes plus juste en train de les regarder avec envie. On est en train de le faire aussi.
■ Un édito de Fabrice Grosfilley