Covid-19 : la vérité du moment, l’édito de Fabrice Grosfilley
Ce mercredi, Fabrice Grosfilley évoque dans son édito le nouveau vaccin sur le marché : nuvaxovid.
Où en sommes-nous avec la COVID-19 ? Les moyens que nous utilisons pour lutter contre l’épidémie sont-ils toujours pertinents et efficaces ? Cette question, nous nous la sommes posée, cent fois, deux cents fois, peut-être davantage encore depuis que le coronavirus a débarqué dans nos vies.
Cette question, il faut se la poser à nouveau ce mercredi. D’abord, avec une décision de la conférence interministérielle de la santé qui consiste à mettre sur le marché le fameux nuvaxovid, le vaccin de la firme novavax, qui va donc pouvoir être administré en Belgique. C’est important parce que ce vaccin n’est pas un vaccin à ARN messager. C’est un vaccin qui agit par le biais d’une protéine. Comme celui qu’on utilise pour l’hépatite B et pour la coqueluche. L’un des arguments utilisés par les antivax, qui serait qu’on manque de recul avec la technique de l’ARN Messager ne pourra clairement plus être utilisé ici.
Alors, attention quand même, le novavax sera d’abord réservé aux personnes qui présentaient un risque d’allergie élevé aux vaccins ARN et à ceux qui ont eu des effets secondaires conséquents et avérés lors de leurs premières injections. Mais comme on en commande 510 000 doses et que le nombre de personnes réellement allergique est assez réduit, il sera rapidement proposé au grand public, c’est une question jour. Ajoutons qu’il se fait en deux doses et présente une efficacité de 90%.
L’autre grande nouvelle du jour vient de Grande-Bretagne. C’est la décision de Boris Johnson de lever les restrictions en vigueur sur le sol britannique dès la semaine prochaine. Le port du masque ne sera donc plus obligatoire, le télétravail encore moins et on pourra aller en boîte de nuit sans présenter son pass sanitaire. Alors bien sûr, Boris Johnson, avec cette annonce spectaculaire, essaye de se sortir des scandales à répétition qui écornent son gouvernement. Mais il n’empêche, il a sans doute touché juste en indiquant qu’il n’obligerait pas les gens à s’isoler pour une simple grippe.
Avec cette décision Boris Johnson touche une corde sensible. Celle qui nous amène à constater qu’Omicron est un variant qui a tendance à vider les hôpitaux et non pas à les remplir. On ne maintiendra pas les restrictions un jour de trop avait un jour promis Alexander de Croo. C’est tout le paradoxe du moment. Continuer de convaincre les Belges que la vaccination, les gestes barrières et toute une série de comportements prudents restent nécessaires et ne doivent pas appartenir au passé. Mais admettre que peut-être, aujourd’hui, ils sont un peu moins indispensables qu’hier. C’est un discours délicat à tenir parce qu’il n’est pas exclu qu’un autre variant plus sévère débarque demain. Mais un discours juste, puisqu’il correspond à la vérité du moment.
■ Un édito de Fabrice Grosfilley