D’où viennent les calamars consommés à Bruxelles? “La transparence doit être un minimum”, plaide Oceana
Les amateurs bruxellois de calmars sont rarement conscients de l’origine de leur mets, selon l’analyse d’Oceana.
L’organisation internationale de défense des océans appelle la Commission européenne à élargir des règles d’étiquetage, alors qu’elles ne s’appliquent jusqu’à présent qu’aux produits de la mer frais et congelés mais pas aux produits transformés ni aux produits servis dans l’horeca ou la restauration collective.
L’organisation a procédé à l’analyse ADN d’échantillons en Belgique et en Italie. Pour la Belgique, il en est ressorti que 98% des échantillons non étiquetés venaient d’eaux lointaines, “notamment de l’océan Indien, du Pacifique et de l’Atlantique Sud-Ouest, où certaines flottilles sont associées à une gestion insuffisante et, selon le pays contrôlant les navires, à des cas documentés de pêche illégale et d’abus des droits humains“.
“Notre analyse montre que sans un étiquetage clair des produits de la mer, les consommateurs à Bruxelles peuvent acheter, sans le savoir, des produits issus de pêcheries aux pratiques environnementales ou sociales problématiques, tandis que les opérateurs respectant les règles subissent une concurrence déloyale“, appuie Marine Cusa, conseillère politique chez Oceana Europe.
“Nous appelons la Commission européenne à rendre obligatoires les informations de base pour tous les produits de la mer, y compris ceux souvent consommés panés ou au restaurant, comme les calmars, un groupe d’espèces particulièrement vulnérables à des chaînes d’approvisionnement opaques et à des liens avec la pêche illégale et non réglementée.”
Concrètement, l’organisation demande à la Commission de modifier le règlement relatif à l’Organisation commune des marchés (OCM) pour les produits de la pêche afin de garantir “une information obligatoire minimale (espèce, origine, engin de pêche, mode de production) pour tous les produits de la mer, y compris les produits préparés et conservés“, “l’extension des obligations d’étiquetage à la restauration” et “la mention de l’État du pavillon pour les produits issus de la pêche, afin d’identifier le pays d’immatriculation du navire de pêche“.
“La transparence doit être un minimum pour tous les produits alimentaires, y compris les produits de la mer“, plaide Oceana.
Belga – Photo : Unsplash/John Cameron





