Molenbeek : 150 personnes marchent contre les risques de fermetures d’ASBL

Environ cent-cinquante personnes ont parcouru mercredi après-midi les rues de Molenbeek lors de la “procession des pleureuses résistantes”, une action symbolique organisée par plusieurs associations locales pour dénoncer les risques de “fermetures définitives” et de “liquidation sociale” dans le secteur non marchand. La procession a quitté la place Bonnevie vers 15h30 avant de se diriger vers le Canal.

L’action s’inscrit dans la continuité de la mobilisation “‘Fermeture définitive/Liquidation sociale” lancée début octobre, lorsqu’une série d’ASBL molenbeekoises avaient symboliquement fermé leurs portes pour alerter les pouvoirs publics. Les organisateurs rappellent qu’une délégation d’environ 500 personnes avait déjà participé à la grande manifestation du 14 octobre. “Nous refusons d’être soldés comme des produits”, martèle le collectif, évoquant les “larmes et cris de résistance” des travailleurs, habitantes et publics des associations.

► Reportage | Le non-marchand molenbeekois lance l’opération “Fermeture définitive-Liquidation sociale”

En tête du cortège, les “pleureuses résistantes”, habillées de noir et maquillées de larmes, ont mené une marche à la fois burlesque et revendicative. Les participants ont dénoncé la précarisation persistante du secteur, les budgets insuffisants et les difficultés rencontrées par les équipes déjà fragilisées. Les associations alertent également sur les effets attendus de l’exclusion annoncée d’environ 4.000 personnes du chômage en 2026, qui risque selon elles d’accentuer la pression sur les services sociaux, communaux et du CPAS.

Pour Ali Benabid, de la direction cohésion sociale chez Molenbeek Move ASBL, cette mobilisation intersectorielle “rassemble 25 associations de la jeunesse, de la santé, de l’apprentissage, de l’emploi ou encore de l’alphabétisation”. Il rappelle que l’opération est née d’une inquiétude commune : “On est dans une période charnière qui nous fait très, très peur. On risque un désinvestissement total des pouvoirs publics à l’égard des publics les plus précaires, alors que leur accompagnement vient le plus souvent de l’associatif.” 
Selon lui, les pleureuses symbolisent autant la tristesse que la détermination : “On est chagrinés, mais surtout résistants. On met beaucoup d’énergie pour sensibiliser et rappeler aux mandataires que nos structures ne sont pas des paramètres d’ajustement sur des tableaux Excel. Le secteur associatif non marchand est un vecteur d’émancipation pour sortir les gens de la précarité.”

Arrivée au bord du Canal, la procession a marqué une pause symbolique pour exprimer sa “résistance farouche”, tout en appelant à une revalorisation et à une reconnaissance du travail mené par les structures de première ligne. Les organisateurs assurent que la mobilisation se poursuivra dans les prochains mois.

Belga

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