“Le matin, on espère revenir chez soi”: les opérateurs de transport lancent une nouvelle campagne contre les violences

Agressions verbales, agressions physiques… le personnel des transports publics est souvent la cible des voyageurs. Les quatre opérateurs, la STIB, le TEC, De Lijn et la SNCB, s’allient à nouveau et lancent une campagne pour appeler au respect.

Neuf ans déjà que Thibaut Boyart est accompagnateur de train chargé du contrôle des tickets. Les risques de dérapage, de comportements agressifs, il a appris à vivre avec tant bien que mal : “Quand on arrive le matin, on espère revenir chez soi. Je ne dis pas qu’on vit avec une psychose tout le temps, mais il y a des risques“, s’inquiète-t-il.

La violence est de plus en plus présente. Tous les opérateurs de transport public en font le constat. “Rien que pour la SNCB, on a constaté en 2024 près de 2100 cas d’agressions. Quand on parle d’agression, ça recouvre différentes réalités. Ce sont des insultes, des menaces, mais aussi des coups et blessures dans les cas les plus graves. L’année dernière, on a constaté près de 300 faits de coups et blessures à l’encontre de notre personnel“.

En tout, les quatre opérateurs comptabilisent 5908 cas d’agressions physiques et verbales à l’encontre de leur personnel en 2024.

► Voir notre reportage | En 2024, la Stib a comptabilisé près de 1000 agressions envers son personnel

Céline Baudelet est conductrice de bus au TEC et n’a qu’un an de service, mais a déjà eu une grosse frayeur : “En décembre, l’année dernière, j’ai eu une personne qui est entrée dans mon bus avec une arme à feu et qui a mis en joue des passagers. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés, mais ça reste quand même quelque chose d’assez traumatisant“.

Même derrière un guichet, les insultes sont fréquentes. Dans les boutiques de la STIB, David Haelterman en fait régulièrement l’expérience, mais le délégué commercial tente de relativiser. “Si j’encaisse, j’encaisse, j’encaisse, si je garde tout pour moi, c’est pour devenir malade. Donc il faut qu’on arrive à faire les choses nous-mêmes et à relativiser tout simplement. Ça rentre dans une oreille et ça ressort de l’autre. En général, j’y arrive, mais je suis un humain comme tout le monde, avec mes émotions, mes problèmes personnels. Il y a des jours où ça va, il y a des jours où ça va moins bien“.

Avec d’autres de ses collègues, David participe à une nouvelle campagne pour rappeler que tous ces hommes et femmes ont droit au respect. Et au-delà de la sensibilisation, ces opérateurs répètent que les agressions les plus graves font systématiquement l’objet d’une plainte en justice.

■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Nicolas Scheenaerts et Quentin Carbonnelle

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