Les enseignants francophones en grève ce lundi
Les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles vont vivre une journée chahutée en cette veille d’Armistice: les quelque 120.000 enseignants sont en effet appelés à se croiser les bras ce lundi pour dénoncer les économies planifiées par la majorité MR-Engagés.
“Cette journée n’est pas une journée de congé pour les travailleuses et les travailleurs du secteur, mais une journée de mobilisation contre les mesures d’austérité qui frappent durement les élèves, les étudiants, les familles et s’attaquent de manière brutale aux conditions de travail déjà fortement dégradées”, dénoncent en chœur les syndicats des enseignants.
Les syndicats planifient de nombreuses actions aux quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Outre les traditionnels piquets de grève devant les écoles et distribution de tracts, les syndicats ont également prévu le dépôt d’une gerbe de fleurs en “l’honneur des collègues disparus” ce lundi matin place Surlet de Chokier, devant le siège du gouvernement de la FWB, à Bruxelles.
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Le 10 octobre dernier, à l’issue de son conclave budgétaire, l’exécutif piloté par Elisabeth Degryse avait annoncé diverses mesures d’économies dans l’enseignement obligatoire dès l’an prochain pour un total de 86,7 millions d’euros. Charge horaire augmentée de 10% sans compensation salariale pour les enseignants du secondaire supérieur, réduction des indemnités en cas de maladie, restrictions pour le départ à la retraite anticipée: les raisons du courroux syndical sont nombreuses.
Des griefs qui viennent s’ajouter au mécontentement généré par d’autres projets de réformes annoncés l’an dernier par le gouvernement, dont la fin programmée du statut de fonctionnaire pour les nouveaux enseignants au profit de contrats à durée indéterminée.
Cette journée de grève dans les écoles sera suivie par une deuxième journée d’action dans deux semaines. Les syndicats enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles appellent en effet leurs affiliés à suivre le mot d’ordre de grève nationale lancé pour toute la fonction publique le 25 novembre prochain, dans le cadre des trois journées d’actions syndicales programmées fin du mois pour dénoncer diverses réformes de l’Arizona.
Rappelons que les écoles sont toutes tenues d’ouvrir leurs portes en cas de grève et d’assurer des garderies pour les enfants qui se présenteraient.
Cette nouvelle grève dans l’enseignement illustre le climat social fort dégradé dans le secteur. Dénonçant les réformes, les mesures d’économies et l’absence de concertation, les syndicats affirment n’avoir “plus aucune confiance” dans le gouvernement. Depuis le début de la nouvelle législature MR-Engagés, ceux-ci ont déjà mené plusieurs actions. Il y a un an, en novembre 2024, ils avaient organisé une première journée de grève dans les écoles, suivie en janvier par deux jours de grève ainsi qu’une manifestation à Bruxelles qui avait rassemblé plus de 30.000 personnes, signe d’une forte mobilisation.
Cette démonstration de force avait été suivie en avril par une semaine d'”actions tournantes” menées dans les différentes provinces de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Belga





