Nommée Chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres par la France, la comédienne Agnes Limbos refuse

Agnès Limbos est autrice, comédienne et fondatrice de la compagnie Gare centrale. Installée à Rhode-Saint-Genèse, elle est l’une des grandes voix du théâtre d’objet, ce genre si particulier qui fait des objets des acteurs et actrices centrales du spectacle.

L’artiste belge, à la renommée internationale, a reçu début juillet un courrier de l’Ambassade de France, lui annonçant sa nomination dans l’ordre des Arts et Lettres, au grade de chevalière. Titre qu’elle a décidé de refuser, comme le rapporte ce matin La Libre Belgique. Elle détaille les raisons de son refus dans une lettre adressée à la ministre française de la Culture, Rachida Dati et à l’Ambassadeur de France en Belgique, lettre qu’elle a publié sur sa page Facebook.

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Elle remercie la ministre pour l’honneur qu’elle lui fait, mais ajoute aussitôt : “Cependant, je ne peux pas, en toute conscience et au vu de la précarité que la politique culturelle impose aux artistes et aux métiers des arts, accepter cet insigne.” “Je ne peux recevoir une médaille d’un gouvernement qui considère les aides à la culture ainsi que l’ensemble des acquis sociaux obtenus par nos parents et grands-parents comme une variable d’ajustement, quand il ne les balaie pas purement et simplement d’un revers de la main.”, continue-t-elle. Agnès Limbos déplore les conséquences de ces choix politiques, en l’occurrence dit-elle, un accès de plus en plus étroit à une “offre artistique diversifiée et de qualité“, et “l’appauvrissement des esprits” qui en découle.

“Chevalière sans destrier …”

Il serait préférable que les instances politiques accordent aux acteurs et actrices de la culture de votre pays une reconnaissance collective, un respect pour le travail d’utilité publique que nous nous efforçons de produire, ici et ailleurs, en leur fournissant les moyens nécessaires à la création et à la diffusion de leurs oeuvres.”

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De toute façon, conclut-elle avec ironie, “j’aurais fait une piètre chevalière :je n’ai pas de destrier, juste les petits chevaux en plastique de mes spectacles. J’avance sur mes deux jambes, avec mes vieux genoux et un brin de poésie !

Rédaction – Photo : Facebook

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