Le procès pour traite d’êtres humains sur le site de tri des déchets de Haren a commencé
Le procès de l’entreprise AA Containers, jugée pour traite d’êtres humains, organisation criminelle et blanchiment, s’est ouvert hier au tribunal correctionnel de Bruxelles.
Les travailleurs de l’entreprise ont commencé à témoigner lundi. Ils font état de conditions de travail inhumaines. Certains devaient grimper, sans chaussures, ni gants, ni pantalon adapté, dans des monticules de déchets pour trier le métal, le bois et le plastique. 17 personnes sans titre de séjour ont été employées sur le site de tri des déchets de Haren. Ces travailleurs, quasiment tous recrutés près du Petit Château, étaient payés 75 euros pour travailler 12 heures d’affilée, de nuit, et étaient rémunérés en liquide, sans protection sociale ni congés.
Selon les informations de l’Echo, l’entreprise a été, pendant quelques mois en 2023, en lien avec un sous-traitant de Bruxelles-Propreté (Solywaste), alors qu’elle avait déjà fait l’objet de plusieurs plaintes de travailleurs. Un important contrôle de police avait été réalisé en 2018. Selon le média bruxellois Bruzz, l’entreprise traitait 100 tonnes de déchets par jour. Les prévenus dans ce procès nient les faits. L’Office national de sécurité sociale (ONSS) plaidera plus tard dans le procès et réclame 3,5 millions d’euros aux prévenus. Le procès se terminera vendredi.
De son côté Bruxelles-Propreté précise qu’il n’y a aucun lien entre eux et le procès. L’entreprise AA Containers était un sous-traitant de l’entreprise Solywaste, elle même sous-traitante de Bruxelles-Propreté. “l’Agence régionale pour la propreté n’avait aucun lien commercial avec la société qui est sur le banc des accusés.” nous dit Adel Lassouli, porte-parole de Bruxelles-Mobilité.
Voici les explications apportées par l’Agence régionale pour la propreté (ARP) : “Début 2023, la combinaison d’un arrêt pour maintenance et de casses successives a placé l’ARP face à une situation de sous-capacité industrielle à laquelle elle a dû parer en urgence en déviant des déchets, après pré-traitement, vers d’autres unités d’incinération. [..] L’ARP a donc dû identifier et mobiliser en urgence des filières de pré-traitement capables de traiter les déchets présents dans la fosse. Initialement, malgré une sollicitation large, dans des délais très courts compte tenu de l’urgence, seul un opérateur (Solywaste) a pu répondre à cet appel. L’ARP a donc travaillé avec cet opérateur agréé par Bruxelles-Environnement. Solywaste ne disposant pas de site de versage en Région de Bruxelles-Capitale, il a fait appel à un sous-traitant situé Digue du Canal 100 à 1030 Bruxelles. L’ARP ne disposait donc pas de liens commerciaux direct avec l’entreprise située sur ce site.”
■ Explications de Rémy Rucquoi dans Bonjour Bruxelles