Le mouvement de grève s’étend chez les Petits Riens contre la “mercantilisation” de l’ASBL
Une dizaine de travailleurs des magasins des Petits Riens et des maisons d’accueil de l’association ont rejoint le mouvement de grève entamé vendredi dernier par le personnel du centre de tri de la commune bruxelloise d’Anderlecht. Le Setca et la CNE dénoncent le manque de concertation sociale et alertent sur le processus de “mercantilisation” des Petits Riens, pourtant “acteur majeur de l’économie sociale”.
Vendredi dernier, environ 50 personnes prenaient part au piquet de grève organisé devant le centre de tri. Depuis 6h00 mardi, ils sont à nouveau une cinquantaine, dont dix ont été remplacés par du personnel des magasins et maisons d’accueil. En ligne de mire du mouvement de grève, un plan de restructuration jugé “brutal” qui porte sur l’annonce d’une vingtaine de licenciements (concernant majoritairement des ouvriers du centre de tri). “Il n’est pas question que des employeurs du secteur marchand se croient permis d’appliquer leur vision néo-libérale dans le non-marchand et nous ne lâcherons rien”, avaient déclaré vendredi les représentants syndicaux, rappelant les pratiques similaires observées l’an dernier chez Decathlon à Willebroek.
“La concertation sociale est la grande oubliée de ce plan de restructuration”, insistent le Setca et la CNE. “Non seulement, la direction n’a pas pris la peine de venir rencontrer les travailleurs sur le piquet vendredi, mais elle poursuit également son projet de licenciement selon ses propres critères de performance et de comportement”, déplorent-ils. En ce deuxième jour de grève, les syndicats entendent toutefois dénoncer plus globalement la gestion managériale, qu’ils estiment en désaccord avec l’ADN éminemment social des Petits Riens.
Depuis le changement de direction opéré il y a environ un an, ils pointent une “pression croissante” sur le personnel, la rétrogradation de certains employés (au lieu de leur proposer des formations) ou encore la modification d’horaires “davantage contraignants” sans concertation sociale préalable. “Sous prétexte de s’adapter aux fluctuations du marché de la seconde main, le comité de direction ne fait qu’une chose: vider cet acteur historique de l’économie sociale de sa raison d’être, à savoir la lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté”, concluent les syndicats.
► Reportage | Une vingtaine de licenciements “regrettables mais nécessaires”, selon les Petits Riens