Arceaux pour vélos retirés à Uccle : “Qu’est-ce qui autorise le bourgmestre à détruire du mobilier urbain?”
A Fort-Jaco, les nouveaux arceaux-vélos installés sur la chaussée de Waterloo par la Région auront seulement survécu une dizaine de jours avant d’être retirés à la disqueuse par des ouvriers communaux. Ce qui suscite de nombreuses critiques.
“Nous sommes stupéfaits par l’argumentaire tenu contre ces arceaux-vélos”, réagit Laurence Lewalle, directrice du Gracq. Elle relève également que les places occupées par les arceaux étaient situées quelques mètres avant un passage piéton, et donc, comme le stipule le code de la route, n’étaient pas destinées au stationnement des voitures. “Si, l’argument, c’est qu’on ne peut plus stationner de voiture sur l’espace où ont été installés les arceaux-vélos, cela veut dire que les voitures étaient auparavant en stationnement illégal” explique-t-elle.
Les commerçants situés près de ces installations affirmaient qu’elles rendaient plus compliqué le stationnement des voitures et mettaient ainsi leur activité en difficulté. En réaction à ces plaintes, la Commune d’Uccle a tout bonnement décidé de retirer, à la disqueuse, trois des cinq arceaux installés. “J’ai demandé poliment qu’ils (ndlr : la Région bruxelloise) les enlèvent, ils ne l’ont pas fait. Je leur ai dit que j’allais le faire moi-même”, nous confie Boris Dilliès (MR), bourgmestre d’Uccle. Ce dernier ajoute d’ailleurs que la Région ne se serait pas concertée avec sa commune pour convenir de l’installation de ces arceaux. De son côté, la Région s’est dite surprise et assure avoir agi dans un but de sécurité routière. Bruxelles Mobilité a déclaré son intention de prendre contact avec la commune.
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“Peut-être même que la commune devra rembourser cette opération !”
Pour Jérémie Tojerow (PS), futur conseiller communal à Uccle, l’intervention du bourgmestre pose sérieusement problème. “Qu’est-ce qui autorise le bourgmestre à détruire du mobilier urbain ? Je n’arrive pas à penser à une loi qui va dans ce sens. Le seul pouvoir du bourgmestre qui peut justifier de passer au-dessus d’une décision régionale, c’est un pouvoir de police général, qui intervient uniquement sur des situations très graves qui mettent en péril la sécurité des habitants”, nous affirme-t-il.
Tojerow déclare également qu’il fera appel à la tutelle pour obtenir un avis juridique sur la question. “Si la tutelle conclut qu’il n’avait pas le droit de faire ça, cela veut dire qu’il a engagé des fonds publics de manière illégale et peut-être même que la commune devra rembourser cette opération !”
Jérémie Tojerow, conclut en nous livrant que, selon lui, l’affaire peut se résumer à une grande opération de communication du bourgmestre. “Si on hystérise le débat public autour de la mobilité avec des coups de com’ on ne peut pas avoir de débat serein et de qualité, on ne peut pas faire de politique de mobilité comme ça. Et ça ne vole pas très haut” conclut-il.
BX1