“Il y a une résurgence d’une volonté de censure qui est très frappante et très inquiétante”
Une journaliste du magazine Wilfried poursuivie en justice après avoir publié un portrait de l’ex-bourgmestre socialiste d’Andenne Claude Eerdekens, un article du Soir interdit de publication, une procédure de la ministre belge de l’Intérieur pour supprimer des archives du groupe Sudmedia sur le Qatargate, le Tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles qui se déclare compétent pour juger de l’éventuelle censure d’une enquête de la RTBF avant diffusion… “Des décisions juridiques récentes qui s’apparentent à de la censure préventive”, dénoncées par la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et l’Association des journalistes professionnels (AJP) dans un communiqué commun.
Peut-on parler d’un fil rouge entre toutes ces procédures? Explications avec Marc de Haan, directeur général de BX1, et membre et ancien directeur du Conseil de déontologie journalistique (CDJ), qui souligne qu’on “peut établir un fil rouge, par la répétition de ce type de procédures, et par leur côté inattendu. La censure, ce n’est pas nouveau, mais il y a une résurgence d’une volonté de censure qui est très frappante. De la part de plaignants qui demandent qu’on interdise préventivement la publication d’articles ou de reportages audiovisuels, mais aussi de juges qui prennent en compte cette demande de censure. Or, la censure est très clairement interdite par la Constitution belge. On touche là à quelque chose de très symbolique, de très fort et de très inquiétant”.
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