Formation bruxelloise : serait-il possible de se passer d’une majorité dans le collège néerlandophone ?
Le CD&V ne veut pas “dépanner” l’arc-en-ciel sortant de la majorité flamande à Bruxelles.
Les négociations pour former un gouvernement bruxellois sont dans l’impasse. Hier, le formateur David Leisterh (MR) a quand même réuni six partis bruxellois pour parler budget, sans le CD&V qui a décliné l’invitation. “Le problème, c’est que nous ne pouvons pas soutenir la vision que l’arc-en-ciel a pour Bruxelles. Tant au niveau de la propreté, de la sécurité, du respect pour la langue néerlandaise, de l’emploi que du budget. Pour tous ces sujets, les ambitions du CD&V ne correspondent pas à la majorité en place”, a déclaré auprès de Belga Benjamin Dalle, le chef de file CD&V à Bruxelles.
Or, à Bruxelles, il faut une majorité dans les deux groupes linguistiques. Côté francophone, on se dirige vers une coalition MR-PS-Engagés, mais côté flamand, c’est plus compliqué.
Depuis le départ, la formatrice Elke Van den Brandt privilégie le CD&V comme quatrième partenaire, mais les chrétiens flamands ne veulent pas jouer les bouche-trous sans avoir une place dans le gouvernement bruxellois. Serait-il dès lors possible de se passer d’une majorité dans le collège néerlandophone ? “C’est faisable pour certaines matières, mais il y a pour d’autres matières la nécessité d’avoir une double majorité, c’est-à-dire une majorité dans chacun des groupes linguistiques“, explique Emilie Van Haute, politologue à l’ULB. “Cela voudrait dire alors que l’on avancerait avec un gouvernement qui serait minoritaire dans le groupe linguistique néerlandophone et que, pour les matières où c’est nécessaire, à chaque fois et pendant les cinq années de législature, il faudrait trouver des accords ad hoc avec des partenaires en dehors de ce gouvernement minoritaire, ce qui me semble extrêmement complexe à mettre en place.”
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■ Explications de Vanessa Lhuillier, Nicolas Scheenaerts et Corinne De Beul