125 sourds et malentendants de 19 pays d’Europe s’affrontent au bowling à Wemmel: “Être entendant ou sourd ne change rien”
Le championnat d’Europe de bowling pour sourds et malentendants est organisé en ce moment à Wemmel, tout près de la frontière bruxelloise. Les règles sont presque les mêmes que le bowling classique, mais l’ambiance est autrement plus calme.
Le bruit des boules et des quilles… Et rien d’autre. Pourtant dans ce bowling de Wemmel, 125 joueurs s’affrontent. Ils sont venus de toute l’Europe. Pas de cris, ici, tout se fait avec les mains. “C’est l’occasion pour nous de rencontrer des personnes sourdes issues de différents pays. Nous avons la chance de pouvoir communiquer très facilement en langue des signes internationale. En un jour, on se comprend, même si on vient de 19 pays différents. On peut se consacrer au sport, tout en prenant du plaisir“, explique Michel Rivez.
Ce plaisir, Christophe Bartholomé le cultive depuis qu’il est enfant. Dans ce spot, tous les compteurs sont remis à 0. “Au bowling, être entendant ou sourd ne change rien. Le niveau peut être équivalent. Après… il y a plus d’efforts à faire pour nous. La plupart des coachs sont entendants. Donc la transmission d’information est parfois plus difficile. Mais c’est un effort que tout le monde apprend à faire“, nous confie-t-il.
Le coach de l’équipe belge, Dominique de Nolf, ne maîtrise pas la langue des signes. Pourtant, la communication se fait naturellement. “J’essaie d’apprendre un petit peu la gestuelle. Mais avec les joueurs j’ai une sorte de code, on se comprend. Pour le bowling, il y a des termes bien définis“.
“Je me souviens qu’au début c’était un peu difficile”
“Il y a une habitude qui s’est installée. Ça fait 10 ans qu’on se côtoie. On passe beaucoup de temps ensemble aux entraînements. Je me souviens qu’au début c’était un peu difficile. J’insistais pour qu’il ralentisse un peu son débit de parole. Et puis on a fini par développer un code“, admet Christophe Bartholomé.
Au total, le coach doit gérer 5 joueuses et 5 joueurs. Son objectif est de les faire évoluer individuellement, mais aussi créer une dynamique de groupe.
C’est la seconde fois que ce championnat se tient en Belgique. Les règles sont les mêmes que pour les tournois classiques.
C’est au niveau de l’organisation que certains détails changent. “Il faut que tout soit visible. Les discours sont diffusés à l’écrit sur les écrans. Les rappels de règlements aussi. Nous utilisons également des drapeaux, pour signaler la fin ou le début d’une partie. Et puis, pour s’assurer que les personnes malentendantes et sourdes soient sur un même pied d’égalité, les personnes qui portent un appareil auditif doivent l’enlever“, explique Rita Fedotova, chargée de communication.
La douzième édition de ce championnat se tiendra jusqu’au 17 août.
■ Reportage de Meryem Laadissi, Charles Carpreau et Paul Bourrières