Bernard Clerfayt dénonce la “fausse bonne idée” de fusionner les zones de police à Bruxelles

Bernard Clerfayt

Le ministre bruxellois des Pouvoirs locaux, Bernard Clerfayt (DéFI), a dénoncé mercredi la “fausse bonne idée” de fusionner les six zones de police à Bruxelles proposée par Ecolo-Groen – tout comme auparavant par plusieurs partis flamands – pour répondre aux enjeux de sécurité à Bruxelles.

Il a également, chiffres à l’appui, pointé dans un communiqué un sous-investissement significatif du fédéral envers les zones de police urbaines. “Cette piste (la fusion des six zones de police que compte la Région de Bruxelles-Capitale) ne donnera aucun résultat ni au niveau de l’économie d’échelle ni au niveau de l’efficacité de la police. Le problème majeur de la police en Région bruxelloise, c’est surtout le sous-financement de la part du fédéral dans les grandes villes”, a affirmé M. Clerfayt (DéFI).

Selon lui, en examinant le niveau des dotations fédérales 2023, on constate que la dotation par policier est inférieure dans les zones bruxelloises qu’ailleurs sur le territoire – qui compte au total 181 zones. “Ainsi, le financement moyen par policier s’élève à 34.199 euros à Bruxelles contre 46.630 euros en Flandre et 53.890 euros en Wallonie. La moyenne belge s’élève, quant à elle, à 48.999 euros”, a souligné le ministre régional.

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“Ce constat est d’autant plus inquiétant que la criminalité est plus élevée dans les grandes villes. Si les polices bruxelloises recevaient un financement fédéral identique à la moyenne belge, cela apporterait un montant complémentaire de 73 millions à nos zones de police”, a ajouté Bernard Clerfayt.

Il reproche également à la proposition d’Ecolo-Groen, formulée dans un entretien des deux co-présidentes, Rajae Maouane et Nadia Naji, publié lundi par le journal La Dernière Heure, de ne pas prendre en compte “l’aspect multidimensionnel lié à la sécurité”. “Les policiers ne sont pas les seuls à faire partie de la chaîne de sécurité. La politique de lutte contre la criminalité est conduite par le Parquet. Une police fusionnée ne changera donc rien à ce niveau-là. Et n’oublions pas que ce qui fait la force de la police locale, c’est sa proximité avec les habitants, sa connaissance du terrain et sa collaboration avec les acteurs de la prévention. C’est cela que nous devons renforcer”, a conclu Bernard Clerfayt.

La fusion des six zones bruxelloises est soutenue de longue date par les partis flamands mais a été refusée jusqu’à présent par les partis francophones qui y voient généralement l’amorce d’une fusion des 19 communes au sein de la Région et la mise à mal du pouvoir des bourgmestres en matière d’ordre public.

Belga