Violences dans le milieu de la drogue : il faut lutter “à tous les niveaux”, insiste Verlinden

La seule solution pour contrer la violence de rue, telle qu’elle s’illustre actuellement à Bruxelles, c’est de lutter “sur tous les fronts et à tous les niveaux“, a déclaré jeudi la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, lors d’une conférence de presse de la police fédérale.

Face aux fusillades qui ont éclaté récemment à Saint-Gilles, “les yeux se tournent vers la police fédérale, mais les autorités locales aussi sont responsables de la sécurité dans leur commune“, a-t-elle noté.

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La présentation du rapport annuel de la police fédérale, objet initial de la conférence de presse, “tombe à un moment où nous sommes à nouveau confrontés à la violence de rue, que l’on présume être liée aux milieux de la drogue et qui s’est soldée par la mort d’une personne“, mercredi matin à Saint-Gilles, a entamé la ministre. “Nous devons poursuivre nos efforts contre le crime organisé et les stupéfiants avec tous les partenaires.”

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La nature complexe de la problématique des drogues touche différents aspects de la vie en société, a poursuivi Mme Verlinden. Les autorités locales doivent ainsi veiller à ce que les zones de police soient suffisamment “fortes” pour contrer les nuisances et le sentiment croissant d’insécurité auprès des riverains et visiteurs. La police fédérale les épaules dans ces tâches et participe à la concertation sur la situation à Bruxelles, selon la ministre.

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La lutte contre la criminalité liée à la drogue “est une priorité et le restera“, a-t-elle affirmé, soulignant que près de 500 millions d’euros ont été investi depuis 2020 dans les différents services de police. Un commissariat national “drogue” a été créé en 2023 pour coordonner les efforts “à tous les niveaux, aussi à l’étranger“. À Anvers, un nouveau corps de sécurisation portuaire a vu le jour au sein de la police de la navigation, “grâce auquel nous voulons éliminer autant que possible la drogue des ports et des rues“. L’an dernier, la police de la navigation a mené 157 arrestations en lien avec la drogue.

Le recrutement des policiers

La question du recrutement et de la sélection constitue le “premier pas pour renforcer notre police“, a concédé la chrétienne-démocrate flamande. “Il faut attirer les profils adéquats et cela demande du temps. On ne peut pas s’attendre à ce que le déficit historique soit subitement comblé. Toutefois, nous recueillerons au cours des prochains mois les fruits de nos efforts d’embauche“, a-t-elle promis.

D’après la ministre, la police intégrée (qui rassemble la police fédérale et les zones locales) compte à présent “plus d’effectifs que jamais“, soit 50.000 agents. “Mais les attentes de la population sont aussi plus grandes et la lutte contre la criminalité ébranle les organisations criminelles. Les derniers événements en sont notamment l’expression“, a conclu Annelies Verlinden.

Les Verts demandent une réunion spéciale

Le groupe Ecolo-Groen à la Chambre a réclamé jeudi une réunion spéciale de la commission de l’Intérieur de la Chambre afin d’aborder le problème des violences liées au trafic de drogue dans la capitale.

Le groupe Ecolo-Groen demande une réunion spéciale de la commission de l’Intérieur sur les violences liées au trafic de drogue à Bruxelles avec les ministres concernés. Une action urgente, fédérale et régionale, est indispensable pour protéger Bruxelles et les Bruxellois“, a déclaré le chef de groupe Gilles Vanden Burre sur X.

Une réunion de la commission de l’Intérieur est inscrite à l’agenda de la Chambre mardi.

Belga – Photo : Belga / Nicolas Maeterlinck

■ Interviews d’Anne Verlinden et Paul Van Tigchelt au micro de Jean-Christophe Pesesse