Journée internationale de l’épilepsie : cette maladie subit encore de nombreux préjugés
Alec Aeby, neuropédiatre à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), était invité dans le 12h30.
La Ligue francophone belge contre l’épilepsie organise lundi la quatrième édition de son “opération savons” pour “laver les préjugés“, à l’occasion de la journée internationale dédiée à la maladie. Cette affection neurologique et chronique touche environ 80.000 personnes en Belgique et revêt des formes variables, mais reste une source de stigmatisation, relève l’ASBL dans un communiqué.
Il n’existe pas un mais plus de 30 types d’épilepsie. La maladie se caractérise par des crises soudaines et récurrentes qui prennent des formes variables: absences, confusion, gestes automatiques (comme mâchonner, déglutir ou chipoter ses vêtements). Dans sa manifestation la plus spectaculaire, elle entraîne une brusque perte de connaissance et des tremblements incontrôlés. En général, ces crises ne durent que quelques minutes mais leur caractère imprévisible et la méconnaissance du phénomène nourrissent des préjugés parfois lourds à porter au travail ou dans sa vie sociale.
“Le problème de l’épilepsie, c’est qu’à un moment, dans le cerveau, il y a un groupe de neurones qui se synchronisent de manière excessive“, explique Alec Aeby, neuropédiatre. Cette synchronisation va alors créer un court-circuit, menant aux symptômes de l’épilepsie.
Pour lutter contre les idées reçues et sensibiliser la population, la ligue belge vendra lundi des savons à la violette, couleur internationale de la maladie. Les citoyens sont invités à participer soit en achetant, soit vendant bénévolement les savonnettes au prix de cinq euros par unité.
L’Organisation mondiale de la santé estime que jusqu’à 70% des personnes atteintes d’épilepsie pourraient ne plus avoir de crises grâce à une utilisation appropriée des médicaments antiépileptiques. En outre, un quart des cas d’épilepsie pourraient être évités, calcule l’OMS. L’épilepsie peut en effet résulter, entre autres, d’une lésion cérébrale périnatale (manque d’oxygène du bébé ou faible poids à la naissance) ou d’un traumatisme crânien sévère (après un accident de la route, par exemple). Dans les régions tropicales, les infections du système nerveux central (malaria, neurocysticercose…) sont des causes courantes d’épilepsie.
■ Une interview d’Alec Aeby, neuropédiatre à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), au micro de Thomas Dufrane et Vanessa Lhuillier