Rassemblement pour dénoncer l’inhumanité du processus de demande d’asile
Des dizaines de demandeurs d’asile se sont mobilisés, en début d’après-midi devant le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides. Les 70 demandeurs dénoncent la lenteur et l’inhumanité de la procédure.
“Le CGRA nous a oubliés”, peut-on ainsi lire sur une pancarte, entre deux drapeaux – l’un de la Palestine et l’autre du Yémen. Notamment soutenus par le collectif “Stop crise de l’accueil”, les demandeurs d’asiles présents (issus des communautés yéménite, palestinienne, subsaharienne et afghane, entre autres) pointent les délais déraisonnablement longs dans le traitement de leurs demandes de protection internationale auprès de l’État belge, ainsi que “l’immense précarité” à laquelle ils sont confrontés durant ce processus.
D’autant plus en cette période hivernale, ces phases d’attente, parfois longues de plusieurs années, sont des périodes “de grande instabilité” pour les demandeurs d’asile, selon le collectif “Stop crise de l’accueil”. Ce dernier explique que la situation se complique encore davantage pour les milliers d’entre eux n’étant pas pris en charge par Fedasil après l’introduction de leur demande. Ils restent alors à la rue, exclus du marché du travail et difficilement joignables par le CGRA, entravant par conséquent la planification d’entretiens avec l’organisme – entretiens pourtant nécessaires au traitement de leur demande.
Début décembre, la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor (CD&V), avait annoncé 500 nouvelles places pour les demandeurs d’asile en centres d’accueil d’urgence, venant s’ajouter aux 1.500 promises dans le cadre de la convention d’accueil entre le fédéral et la région bruxelloise. Cette avancée reste cependant insuffisante, souligne le collectif, sachant que le nombre de demandeurs d’asile sans solution de logement s’élève encore à 2.600 dans tout le pays, selon ce dernier.
Belga.
■ Un reportage de Jean-Christophe Pesesse, Daniel Magnette et Laurence Paciarelli