L’Ukraine, invitée d’honneur de la diplomatie belge
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est l’invité d’honneur des Journées diplomatiques. Une présence symbolique pour la Belgique qui entend montrer que la guerre qui sévit en Ukraine n’est pas passée au second plan malgré la crise au Moyen-Orient.
Une présence à Bruxelles qui s’inscrit également dans un jour particulier puisque la Commission européenne doit publier ce 8 novembre un rapport recommandant aux Etats membres d’ouvrir des négociations avec Kiev en vue d’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. “Pour autant que nous le sachions, la Commission donnera un signal positif pour l’Ukraine. En effet, nous sommes impressionnés par les progrès que vous avez été en mesure de réaliser, alors qu’une guerre fait rage. Bien sûr, il reste encore des étapes à franchir”, a souligné la ministre belges des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, aux côtés de son homologue ukrainien.
Au mois de janvier, la Belgique prendra la présidence tournante de l’Union européenne pour une durée de six mois. “La Belgique est à vos côtés pour accompagner les premiers pas de votre pays dans la mise en place du processus de négociation”, a ajouté Mme Lahbib. La cheffe de la diplomatie belge a aussi assuré l’Ukraine de la poursuite de son soutien qui s’est traduit récemment par l’annonce de la livraison de F-16 à partir de 2025 et la création d’un fonds alimenté par l’impôt perçu auprès des sociétés qui détiennent les avoirs russes gelés en Belgique. “L’Ukraine peut compter sur la Belgique, aujourd’hui, demain, durant notre présidence de l’UE et au-delà”, a ajouté Mme Lahbib.
“La Belgique a créé un précédent”
La présidence belge prend une importance particulière pour l’Ukraine, puisque c’est durant ce mandat que le processus d’adhésion de l’Ukraine devrait se mettre en place. “J’ai entendu clairement le message que la Belgique a compris sa responsabilité historique à l’égard de l’Ukraine”, a souligné M. Kuleba. Le chef de la diplomatie ukrainienne s’est entretenu avec plusieurs de ses collègues ces dernières semaines. Il s’est montré rassuré sur le maintien du soutien à son pays.
“Dans chaque réunion à laquelle j’ai participé, j’ai entendu un message clair: quoi qu’il arrive dans le monde, le soutien à l’Ukraine demeure une priorité”, a-t-il affirmé. En créant ce fonds de soutien alimenté indirectement par les avoirs russes gelés, la Belgique fait oeuvre de pionnière. Aux yeux des autorités ukrainiennes, cet exemple soit se multiplier au sein de l’UE et s’amplifier. “La Belgique a créé un précédent, un très bon précédent. Nous avons besoin maintenant d’un cadre juridique plus large au niveau de l’UE pour permettre à tous les Etats membres en possession d’actifs russes de les utiliser d’une façon légale pour la reconstruction de l’Ukraine. Le message est simple: la Russie cause des dommages, la Russie doit payer”, a souligné M. Kuleba.
“J’ai insisté sur ce point hier durant ma réunion avec la Commission européenne et, vu le rôle de premier plan de la Belgique sur ce point, nous allons aussi nous coordonner de près pour introduire ce cadre plus large à travers l’Union européenne”. A ses yeux, il faut non seulement pouvoir utiliser l’impôt prélevé grâce aux intérêts de ces actifs mais aussi les intérêts eux-mêmes. “C’est un dossier plus compliqué mais nous pensons que nous devons trouver une voie légale pour utiliser les actifs eux-mêmes”, a encore dit M. Kuleba.