La zone de police Bruxelles-Midi a procédé à près de 1500 arrestations cet été
La zone de police Bruxelles-Midi a présenté à la presse, mercredi, les résultats de son “plan été”, mené entre mi-juin et mi-septembre et destiné à réduire le sentiment d’insécurité dans certains endroits précis de son territoire, qui s’étend sur les communes d’Anderlecht, Forest et Saint-Gilles. Ces résultats montrent entre autres que sur 1.416 personnes arrêtées, 975 vivent en dehors de ces communes. Les bourgmestres parlent de “prise en otage” des quartiers populaires.
Jurgen De Landsheer, le chef de corps de la zone de police Bruxelles-Midi, n’a pas pu préciser d’où viennent toutes ces 975 personnes, mais a indiqué que certaines arrivaient d’autres communes de la Région bruxelloise et d’autres de villes plus éloignées, notamment Liège, Alost et Verviers. “Il y a des mineurs qui prennent le train pour venir gagner 100 à 200 euros par jour en vendant des stupéfiants”, a-t-il évoqué à titre d’exemple.
Le “plan été” de la zone de police Bruxelles-Midi a été mis en place entre autres pour lutter contre les nuisances liées au trafic de stupéfiants dans certains quartiers, comme le Peterbos à Anderlecht, mais aussi pour lutter contre les nuisances liées à la consommation de drogue et d’alcool ailleurs, notamment autour de la gare de Bruxelles-Midi à Saint-Gilles. Ce plan a été mis en œuvre par la police locale avec la collaboration des services communaux. La zone de police a fait état, mercredi, de 602 actions ciblées, de 4.833 sanctions administratives communales infligées, de 215 procès-verbaux dressés pour faits de stupéfiants, de 177 kilos de stupéfiants découverts ainsi que d’une somme de 116.012 euros, issue du trafic de drogue, saisie.
Actions ciblées
À ces chiffres s’ajoutent 1.416 privations de liberté, dont 791 à Anderlecht, 418 à Saint-Gilles, 162 à Forest et 45 en dehors du territoire de la zone. “On est très content de ces chiffres”, a déclaré Jurgen De Landsheer, “mais il est évident qu’il y a donc une problématique et qu’il faut continuer à travailler”. Ce plan va être prolongé, avec des actions ciblées sur certaines infractions durant des périodes déterminées, sauf en ce qui concerne le trafic de drogue qui fera l’objet d’une vigilance permanente. Les bourgmestres d’Anderlecht, Forest et Saint-Gilles, Fabrice Cumps, Mariam El Hamidine et Jean Spinette, ont insisté sur le fait qu’il s’agit de “mesures de prévention” et non pas de “liberticides”.
Ils ont souligné par ailleurs la nécessité de renforcer la politique sociale en plus de mener ce type d’actions policières, rappelant que de nombreux demandeurs de protection internationale vivent en rue en raison du manque de places dans les centres d’accueil de Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. “Ces gens doivent survivre et le capitalisme de la drogue vient se greffer sur cette réalité”, a déclaré Jean Spinette, ajoutant qu’il s’agit d’éviter les “effets report”, autrement dit le déplacement des nuisances et de la délinquance vers d’autres quartiers et communes. Concernant le trafic de drogue, le bourgmestre saint-gillois a évoqué la nécessité de renforcer les moyens de la Police Judiciaire Fédérale, qui enquête sur les trafiquants de drogue. “Nous sommes, avec la vente dans les quartiers, à la fin du ‘cursus’. Il faut pouvoir remonter la filière jusqu’aux dirigeants des trafics”, a-t-il demandé.
■ Reportage : M. Laadissi, G. Flahaux et C. Debeule